Premier long-métrage de Victoria Bedos, sélectionné au Festival de comédies de l’Alpe d’Huez (F), «La plus belle pour aller danser» raconte l’histoire d’une adolescente qui s’invente un double masculin.

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Renfermée, timide et mal dans sa peau, Marie-Luce (Brune Moulin) habite avec son père veuf (Philippe Katerine) dans une pension de famille pour seniors dont il est le directeur. Tandis qu’il s’occupe de ces aînés comme de ses enfants, Marie-Luce manque d’une figure féminine, n’a pas les codes pour devenir une femme et se sent invisible, à l’école comme à la maison.

Comme elle n’est pas invitée à la soirée déguisée organisée par la fille la plus populaire de son école, l’ado de 14 ans s’y rend habillée en garçon afin de ne pas être reconnue. Elle veut aussi se rapprocher d’Emile, le nouveau sur qui elle a flashé. Miracle: devenir Léo permet soudain à Marie-Luce d’être regardée et même appréciée. Mais combien de temps ce petit jeu pourra-t-il durer?

Avec «La plus belle pour aller danser», Victoria Bedos (co-scénariste de «La Famille Bélier») se lance pour la première fois dans la réalisation. Elle livre un film aux airs feel-good qui s’adresse à toutes les générations, abordant avec sincérité les thématiques du mal-être adolescent et de l’acceptation de soi. Une trame largement inspirée de son vécu, puisque la cinéaste avoue ne s’être jamais remise de cette période, durant laquelle elle était harcelée alors qu’elle rêvait d'être à l'aise avec son corps et de «faire partie du groupe».

Malgré le sujet sensible, ce premier long-métrage n’en reste pas moins un film plein de joie et de peps - notamment lorsque s’enclenche «Don’t Leave Me This Way» de The Communards. Il oscille entre comédie légère populaire et tendre récit d'initiation. Héroïne en quête d'elle-même, la révélation Brune Moulin épate pour sa première performance à l’écran - le jury du Festival de l’Alpe d’Huez ne s’y est pas trompé, puisqu’il lui a décerné le Prix d'interprétation féminine. Elle est de plus entourée d’un casting solide, qui, outre Philippe Katerine, compte Pierre Richard, Guy Marchand et Firmine Richard. Au final, «La plus belle pour aller danser» a beau souffrir de quelques ficelles scénaristiques rebattues, il respire et sent la joie à plein nez.