Après le succès de la web-série « Les Déguns » et la sortie huée du premier volet éponyme, les réalisateurs Cyrille Droux et Claude Zidi Jr se retrouvent pour une suite que peu attendaient, avec toujours, devant la caméra, le duo Karim Jebli - Nordine Salhi.

Galerie de photos

Karim (Karim Jebli) et Nono (Nordine Salhi) sont revenus au point de départ. Sans argent, ils tentent l’aventure de la télé-réalité avec des résultats médiocres. Pour regagner du crédit auprès des producteurs, afin d’enfin se lancer dans le rap, les deux amis sont prêts à tout, même à tromper l’industrie et ébranler tout Marseille.

Depuis des années, il est de bon ton de se moquer des comédies françaises. Elles qui participent, par leur succès, à faire vivre le reste du cinéma français, sont régulièrement dénigrées, et ce, alors que rares sont les projets qui méritent l’opprobre critique. Les Déguns 2 est toutefois l’un d’entre eux. Aussi bête que les personnages qu’il présente, le film souffre tant d’une absence de tempo comique que de mise en scène. Les réalisateurs à la barre, également scénaristes, semblent d’ailleurs avoir déserté le navire en plein naufrage.

Il serait facile d’imputer cet échec créatif à notre époque, où les contenus et autres produits défilent sur les plateformes. Ce serait oublier que dans les années 70 et les comédies de Philippe Clair déjà, l’on retrouvait des duos maladroits en quête d’un sens à leur vie, qui enchaînaient les galères jusqu’à frôler l’absurde. Mais les Les Déguns 2 n’a pas la politesse de délivrer une narration à peu près tenue, et encore moins un message critique sur les situations qu’il présente.

Toute œuvre est politique et celle-ci choisit de se moquer des hommes maghrébins, des femmes, des handicapé.e.s et des psychiatrisé.e.s sans finesse ni second degré, tout en ratant sa satire sur les laissés-pour-compte. Ceux qui n’ont comme porte de sortie que les industries du rap et de la télé-réalité, et le succès éphémère qu’elles leur font miroiter. Bien inoffensif finalement, Les Déguns 2 tirera peut-être un sourire au public, plus par la vacuité évidente de son entreprise, et ses caméos opportunistes, que par le talent de ses comédiens. Un ratage complet donc.