Napoléon Malte, Royaume-Uni, Etats-Unis 2023 – 158min.
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“La marche de l’empereur”
Le 16 octobre 1793, une foule en révolte applaudit la décapitation de Marie-Antoinette. Un jeune officier de l’armée française assiste en silence à ce spectacle de mort. Son nom, Napoléon Bonaparte.
Le film s’ouvre ainsi sur cette anomalie historique, le gradé n’étant pas à Paris ce jour-là, mais dans le Sud selon les experts. Qu’importe, la scène marque la fin de la monarchie et les débuts discrets d’un nouvel empire. Feuilles de salade accrochées à la chevelure royale, ralentis sur le retentissant Ça ira chanté par Piaf, Ridley Scott, baroque, appuie sur les clichés tricolores, dans la langue de Shakespeare.
S’ensuivent les étapes importantes de l’ascension de l’Aigle jusqu’à sa chute marquée par l’exil. On retiendra les visuels impressionnants de la campagne d’Egypte, la cérémonie du sacre digne de David, le piège glacé d’Austerlitz et les carrés infranchissables britanniques à Waterloo. Loin de toute portée hagiographique, le cinéaste déboulonne le mythe en dénonçant le sang coulé et la chair à canon dans laquelle il enfonce le doigt. Avant le générique de fin, l’on compte le nombre de tués durant les guerres napoléoniennes.
Le reste n’est qu’une espèce de soap ennuyeux insistant sur la passion amoureuse entre Joséphine et Napoléon, brisée par l’impossibilité d’enfanter ensemble. Le réalisateur anglais prend un malin plaisir à égratigner la puissance du mâle faisant de lui un piètre coucheur, pris en étau entre les cuisses de la grande courtisane, quand il ne pleure pas sa maman. Rien de très excitant dans ce sentimentalisme tiède, figuré par un Joaquin Phoenix mono-expressif.
Le film donne l’impression de feuilleter un beau livre d’images, agrémenté de quelques textes plus ou moins sourcés, mais auquel il manquerait de nombreuses pages et lignes. Ridley Scott réserve sa version longue pour les plateformes, laissant ainsi sur grand écran un goût inachevé.
(5/10)… Voir plus
Dernière modification il y a 11 mois
A part quelques scènes de guerre bien filmées (celle d'Austerlitz et de Waterloo), le film de Ridley Scott est largement ennuyeux, son Napoléon montré sous un jour défavorable, souvent ridicule.
Film à charge, il dépeint un empereur insignifiant, obsédé par le pouvoir et par sa relation affective et sexuelle pathétique avec Joséphine de Beauharnais. Sans parler de l'acteur Joaquin Phoenix qui aurait pu, par son âge, être le père de Bonaparte.… Voir plus
Je n'ai pas aimé ce film. Pas fan de l'empereur, il n'en reste pas moins que cet homme n'est pas seulement un guerrier au vue de la dernière image du film qui fait la liste des morts de toutes ces batailles. Napoléon c'est aussi le système politique d'aujourd'hui, le système métrique et plein d'autres choses. Pour moi le seul point positif de cette version, c'est d'avoir montré l'ambiguïté du personnage. La version télé avec Clavier était en tous points au-dessus de celle de Scott. Quant à Phoenix, ce rôle ne marquera pas sa carrière d'acteur. Une vraie déception. (A-26.11.23/F-10.12.l23)… Voir plus
Dernière modification il y a 11 mois
3.5: Osez Josephine
1789, la Révolution française encaissée, le général Bonaparte ne rêve que de pouvoir et conquête, ainsi que d’un héritier. Josephine est l’épouse désirée pour ce troisième souhait mais il faut au préalable convaincre le reste du monde pour exaucer les deux premiers.
Le voici ce retour de Ridley Scott continuant son parcours historique et s’attaquant au successeur d’Alexandre le Grand. La promesse d’un pamphlet était évidente, elle n’est pas vraiment tenue mais fait néanmoins sourire.
Pour une raison inexpliquée due peut-être à ma nationalité helvétique, je n’ai jamais été admiratif de ce conquérant qui a pourtant (in)directement provoqué la chute du royaume et tenté d’installer un Empire. La contre-attaque n’en fut que plus forte.
Si vous cherchez, tel Gladiator ou Kingdom of Heaven, des séquences batailles chocs, il vous faudra prendre votre mal en patience car l’inégalité de traitement entre les deux principales campagnes Napoléoniennes diversement présentées, de manière ironique pour l’Egypte et davantage diplomatique que militaire pour la Russie, on était en droit d’attendre un véritable assaut et Waterloo nous l’offrira, même si son issue méritait une plus longue séquence.
Scott semble effectivement davantage désireux de conter le père en attente que de mentionner le conquérant parfois tyran. Et ce contraste se ressent dans le jeu de Phœnix qui n’effraiera absolument pas tel Commode mais confirmera ce point de vue satirique et c’est assez intelligemment osé au risque de légitimement déplaire.
Me concernant l’expérience se laisse voir… Voir plus
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