“La matonne”

Un double assassinat vient d’être perpétré à l’aéroport d’Ajaccio. La police enquête. En parallèle, Melissa, arrivée de Paris avec sa famille, commence un nouveau travail de surveillante dans le pénitencier de Borgo.

Des salutations plutôt polies, une visite du lieu aux portes ouvertes, des cellules avec vue sur la mer pour les chefs et climatiseur si l’on sait se débrouiller. Baby-foot au centre, salle de sport adjacente, et foyer pour se rencontrer. La prison est certes vétuste et peuplée, mais plus accueillante que le quartier des Salines où emménagent Melissa, Djibril et leurs deux enfants. Voisins malveillants, actes racistes et chien disparu, l’île de beauté n’a rien du paradis attendu. Ici, ce n’est plus la France. Il faut d’abord aimer la Corse pour être accepté. Pas de quoi impressionner la jeune femme qui, au milieu d’hommes et de malfrats, saura imposer sa loi.

Après Le ravissement, Hafsia Herzi donne à son personnage son calme apparent, sa voix posée, et son regard cerné. Des yeux revolver ? Le trouble opère. A force de vouloir préserver un lien humain avec les détenus, Melissa prend le risque de s’enflammer. En l’honneur de son prénom, on lui chante la sérénade de Julien Clerc et de sa métisse d’Ibiza. Au côté de Saveriu, détenu à la gueule d’ange, le petit bout de femme prend les allures d’une fillette tirant au fusil d’assaut comme à la fête foraine. Mais durant un interrogatoire, elle sait tenir tête, stoïque, sûre de ses mensonges. Le jonglage temporel de la mise en scène n’est pas bien recherché et le jeu proposé est vite soldé. Néanmoins, le suspens perdure. Car en cette terre où règnent les règlements de compte, la question n’est pas de savoir comment va s’en sortir l’héroïne, mais si elle va s’en sortir.

(6.5/10)… Voir plus

Dernière modification il y a 2 mois