Monkey Man Canada, Inde, Singapour, Etats-Unis 2024 – 122min.

Critique du film

Dev Patel et une bonne dose d’action dans les rues en Inde

Critique du film: Maxime Maynard

Pour ses débuts derrière la caméra, l’acteur britannique Dev Patel frappe fort. Sous ses airs de «John Wick» à l’indienne, «Monkey Man» est une œuvre rythmée, particulièrement prenante et divertissante.

En Inde, un jeune homme (Dev Patel) participe à des combats clandestins, le visage caché sous un masque de singe. Orphelin, il cherche à venger la destruction de son village. Pour cela, il se fait engager dans un club privé côtoyé par le meurtrier de sa mère. Mais le véritable commanditaire se trouve bien plus haut, dans la sphère politique du pays.

Dev Patel s’y connaît en sports de combat. Fervent pratiquant de taekwondo, il reçoit sa ceinture noire à l’adolescence. Dans son premier rôle dans la série culte pour adolescent «Skins» (2007), ou encore, avec l’adaptation cinématographique controversée du dessin animé «Avatar, le dernier maître de l’air» (2010), il avait laissé entrevoir quelques bribes de son savoir-faire dans de brèves scènes d’action. Et, avec «Monkey Man», il peut enfin mettre toute son expérience à profit.

D’origine indienne, il habille son œuvre de nombreuses références religieuses, historiques ou traditionnelles à la culture de ses ancêtres. De la légende d’Hanumān, le dieu-singe, à la présence des hijras, une communauté ostracisée de personnes d’un «troisième genre», ancrée dans la culture du pays, mais criminalisé à l’arrivée des colons britanniques, «Monkey Man» présente avec fierté son héritage et attise la curiosité du public.

Réalisateur et scénariste, au côté de Paul Angunawela et John Collee, Dev Patel endosse également, et avec force, le costume du personnage principal. Bien loin des clichés ultra-musclés et sans émotions d’une certaine masculinité propre aux films du genre, l’acteur offre un jeu nuancé, tantôt brute, tantôt vulnérable, accompagné d’une profondeur admirable. La puissance hypnotisante de ses mouvements l’impose avec classe dans les instants d’action.

Pour capturer l’intensité du projet, le directeur de la photographie Sharone Meir pare le film d’un ensemble de plans sombres judicieusement éclairés qui flattent les cascades chorégraphiées par le Français Brahim Chab. Le tout, accompagné intelligemment par la musique de l’Australien Jed Kurzl, divertit superbement. Et, malgré quelques moments superflus et une thématique sans grande originalité, «Monkey Man» convainc et offre un moment de cinéma particulièrement agréable.

15.04.2024

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