Monsieur Aznavour Belgique, France 2024 – 133min.
Critique du film
Le récit d’un destin hors normes
Après «Patients» et «La vie scolaire», inspirés de leurs propres vécus, Mehdi Idir et Grand Corps Malade retracent la trajectoire incroyable de Charles Aznavour dans leur troisième long métrage.
Enfant, Charles Aznavour monte sur scène pour la première fois lors d’une pièce de théâtre. Ses yeux s'illuminent sous les projecteurs. La scène est faite pour lui. La musique, il l'a dans la peau, de par ses parents et sa culture arménienne. Quelques années plus tard, Charles (incarné par un Tahar Rahim épatant qui ne cesse de bluffer au fil de ses performances) se produit par-ci par-là dans de petites salles parisiennes. Le succès est encore loin. Gringalet d'1m64 à la voix voilée et nasillarde, il se voit déjà en haut de l'affiche, malgré les critiques qu’il essuie sur sa voix et son physique.
Comment condenser une vie aussi riche et extraordinaire en un peu plus de deux heures de film ? En passant très vite sur certains aspects, tels que l'occupation nazie, la libération, le mariage de Charles avec sa première femme Micheline et la naissance de leur fille Seda - qu'il délaisse vite pour privilégier sa carrière et partir en tournée. Lorsqu’il rencontre Edith Piaf (Marie-Julie Baup, qui parvient on ne sait comment à faire oublier l’incarnation de Marion Cotillard), Charles Aznavour n’hésite pas à la suivre à New-York, accompagné de son ami et pianiste Pierre Roche (Bastien Bouillon, méconnaissable). Mais sans visa, c’est la prison qui les accueille ! De ce genre d’anecdotes croustillantes, «Monsieur Aznavour» regorge. Et le personnage y est pour beaucoup, lui qu’Edith aimait surnommer «mon génie-con».
Ce qui épate le plus dans le biopic de Mehdi Idir et Grand Corps Malade, c’est cet acharnement et cette ambition d’Aznavour, qui gagnent sur tous les terrains. Oiseau de nuit et coureur de jupons avec son ami Pierre, protégé d’Edith Piaf, le chanteur n’hésite pas à se détacher de ces deux-là pour embrasser le chemin du succès. Bout en train, il ne recule devant rien pour prendre sa place. Certes plutôt classique et linéaire dans sa construction, «Monsieur Aznavour» se révèle être un long métrage joyeux et dynamique, teinté de pointes d'humour. Évidemment, les paroles des chansons «Hier encore», «Emmenez-moi», «La bohème», ou encore «Je m’voyais déjà» prennent tout leur sens lorsqu’elles sont replacées dans leur contexte de création…
Votre note
Commentaires
Tahar Rahim est bluffant dans sa double performance d'acteur et de chanteur. Marie-Julie Baup n'est pas en reste, non plus. Son incarnation d'Édith Piaf est excellente. La mise en scène, les dialogues, la distribution, tout est un régal dans ce film à recommander vivement.
4/5
3.25: Il se voyait déjà
La trajectoire de Charles Aznavour, de son enfance à subir le racisme et le regard des autres, à sa rencontre avec Pierre Roche qui lui ouvrira les portes du succès... après bien des choix difficiles et des dressages de public à effectuer.
Le voici ce projet fou de raconter Monsieur Aznavour en à peine deux heures et quart, une tentative pouvant émouvoir les fans dont je suis (et j’insiste sur le présent) mais aussi les frustrer. Et c’est exactement le cas.
Il est des sujets bénis pour un biopic musical, des personnalités dont le destin ne peut une fois connu que forcer l’admiration. Et il y a également le risque de ne pas assez pouvoir en dire. Et à titre personnel, je trouve que son enfance est trop vite passée; sa jeunesse où il se voyait déjà (a juste titre) en haut de l’affiche est par contre absolument admirable avec une piquante satire sur le show-biz et notamment autour de la rencontre avec la Môme clairement la meilleure partie du film, hors performances scéniques où je confirme, Rahim est Aznavour et ne met pas beaucoup de temps à nous faire oublier l’acteur pour l’auteur. Il est totalement à sa place.
Une expérience pour nostalgiques qui se laisse donc voir sans atteindre néanmoins le sommet de l’affiche!!!… Voir plus
Vu en avant-première avec l’équipe du film. La mise en scène est excellente, quant à Tahar Rahim… j’ai pas de mots pour décrire sa performance! Grand Corps Malade expliquait que c’est Rahim qui chantait dans le film et il joue vraiment La Bohème au début d’une scène au piano! Il a réalisé un travail absolument phénoménale et bluffant dans sa gestuelle aussi, j’avais vraiment l’impression de voir Aznavour. Ils ont travaillé en collaboration avec famille et le film est riche en anecdotes. Courez-y!… Voir plus
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