Anora Etats-Unis 2024 – 139min.
Critique du film
La bascule des stéréotypes
Une tendresse pour les galériens de l’Amérique et la marginalité. À 53 ans, le cinéaste Sean Baker décroche la Palme d’or avec «Anora». Une comédie romantique éblouissante dans laquelle se révèle Mikey Madison.
Anora, elle préfère se faire appeler Ani (Mikey Madison), travaille comme danseuse dans un club de strip-tease de Brooklyn. Un jour, elle rencontre le jeune Ivan (Mark Eydelshteyn), le fils pourri gâté d’un oligarque russe. Comme un éclair, leur rencontre évolue et les deux tourtereaux se retrouvent bientôt à Las Vegas pour se marier. Une nouvelle qui n’est pas du goût des parents d’Ivan qui engagent des hommes de main pour venir freiner les festivités.
Il tournait à l’iPhone («Tangerine» en 2015), et fut un temps le petit prince du cinéma indépendant américain. Après «The Florida Project» (2017) ou encore «Red Rocket» (2021), le cinéaste poursuit son exploration de l’envers de l’Amérique et des êtres lové.es dans les failles du néocapitalisme. La californienne Mikey Madison («Better Things», «Once Upon a Time… in Hollywood») rayonne aux côtés de Mark Eidelstein dans cette fable romantique délurée. Loin du manichéisme auquel d’autres comédies auraient pu nous habituer, «Anora» a cueilli la Croisette.
L'histoire aurait pu ressembler à un film de traque dès plus classiques, or le cinéaste Sean Baker a opté pour une autre approche. Aucune arme à l’horizon, ici, la colère, la violence et la destruction se révèlent avec parcimonie. Les pôles de la négativité s’inversent et les clichés aussi. En témoigne la réaction pour le moins étonnante, loin d’un éclat de rage, de cet homme de main à qui l’on vient de sévèrement casser le nez.
Fil rouge d’«Anora», un humour singulier qui conduit l’ensemble de l’œuvre et apporte un vent de fraicheur. La scission à laquelle nous aurions pu nous attendre entre l’homme de main et les deux amants laisse finalement place à une dialectique étonnante. Porté par des scènes aussi intelligentes qu’inattendues, «Anora» est un régal de chaque instant. Le Jury ne s’y est pas trompé, certainement l’un des meilleurs films vus à Cannes cette année.
(Cannes 2024, adapté de l'allemand)
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Commentaires
Bien décevant ce Palme d'or 2024: Un peu trop fucking long, des scènes trop fucking répétitives, des dialogues fucking maigres, de l'humour fucking lourd. Vous l'aurez compris, un mot sur deux dans Anora est "fucking".
Le film tourne autour des caprices d'un gamin russe immature et hyper riche, en vacances aux États-Unis, qui, entre deux jeux vidéo, épouse sur un coup de tête sa strip-teaseuse privée et escort- girl. Celle-ci croit un momment au Père Noël sans toutefois oublier de monnayer au plus fort ses prestations sexuelles et elle s'offusque fucking grave lorsque les parents du rejeton se réfèrent à elle comme une prostituée.
Opulence matérielle et indigence sentimentale et intellectuelle. Film à déconseiller.
2/5… Voir plus
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