The Substance France, Royaume-Uni, Etats-Unis 2024 – 141min.

Cineman Movie Charts

Exclusivité Cineman: Rejoignez le plus grand jury cinéphile de Suisse et avec un peu de chance, vous irez bientôt au cinéma gratuitement!

  • chef-d'oeuvre
  • bon
  • moyen
  • passable
  • consternant

5

4

3

2

1

12

19

5

7

7

3.4

50 Avis des internautes

Votre note

Commentaires

Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.

Login & Enregistrement

CineFiliK

il y a 3 jours

“Body double”

Ancienne star oscarisée, Elisabeth Sparkle se contente aujourd’hui d’une émission d’aérobic à la télévision étasunienne. Mais quand son producteur lui annonce qu’elle est virée le jour de son cinquantième anniversaire, c’est la chute, puis l’accident. Mais un élixir mystérieux pourrait lui offrir une seconde jeunesse.

L’histoire d’Elisabeth est symbolisée par une étoile. Son étoile qui orne le « Walk of fame » de Hollywood Boulevard. Sa mise en place dorée est honorée par les nombreux flashs des photographes. Ce sont les selfies touristiques qui l’illuminent ensuite. Au fil des ans, les mémoires vont l’oublier. Fissurée par les aléas météorologiques, elle n’est plus qu’un bout de trottoir qu’on écrase sans plus le voir et sur lequel on renverse un hamburger souillé de ketchup cramoisi. Comment briller à nouveau dans cet univers impitoyable où l’on ne demande à une femme que son nom, son âge et ses mensurations ? En s’injectant la substance, essence capable d’exprimer la meilleure version de vous-même.

Le pacte est faustien et la fable évidente. Après un accouchement avec douleur par le dos, Sue naît et prend la place de sa mère matrice. Teint de pêche, lèvres pulpeuses, taille minceur et mamelons bien fermes. La créature est parfaite, prête à baiser la caméra pour plaire à l’Amérique machiste. A condition que la garde partagée de cette existence, une semaine sur deux, soit respectée.

En 2021, à Cannes, Julia Ducournau donnait vie à un fœtus automobile pour remporter une palme en titane. Coralie Fargeat, prix du scénario cette année au festival, pousse les curseurs plus encore dans le rouge. Son cinéma horrifique en appelle à David Cronenberg, David Lynch, Brian de Palma et Stanley Kubrick. Des références écrasantes qu’elle ingurgite et dégurgite sans craindre les effets de manche. La mécanique des fluides est lancée – sueur, matière verte, liquide amniotique, moelle, hémoglobine et quelques larmes. Des éclaboussures que les nombreuses douches ne pourront plus faire disparaître. Entre les piqûres et les points de sutures, les bélénophobiques détourneront le regard. Les amateurs de gore l’apprécieront jusqu’à l’overdose. Malmenée, la chair est triste à en devenir monstrueuse. Dans sa robe bleue, Cendrillon ne sera pas la plus belle pour aller au bal du diable.

Autant d’extravagances et de grotesque pour surligner les diktats d’une société malade encourageant la haine de soi. Les hommes ne sont ici que des Weinstein trumpistes en puissance, quand les femmes, victimes malgré elles consentantes, n’ont pour arme de défense que leur beauté. En misant sur des profondeurs de champs disproportionnées, des très gros plans disgracieux, ou en posant sa caméra au ras du sol, la réalisatrice déforme et écrase ses personnages. Se complaisant dans le vice voyeur, elle découpe ses séances de fitness clipesques comme dans le Call on me d’Eric Prydz. Entre la farce et la caricature, la dénonciation serait quasi vaine si la Française n’avait eu l’idée insolente de rappeler Demi Moore pour incarner le personnage d’Elizabeth. La reine des années 90 est aujourd’hui une sexagénaire hors champ, en dépit d’une plastique chirurgicale réussie. Face au miroir, miroir, c’est son propre portrait qui se dessine et se juge. La mise à nu courageuse de son corps et de sa carrière en devient alors bouleversante.

(8/10)Voir plus

Dernière modification il y a 3 jours


Eric2017

il y a 3 jours

Revoir Demi Moore, voilà ma motivation pour aller voir ce film d'horreur. Si les trois-quarts du film sont très bien, le dernier quart est une horreur totale et j''ai totalement décroché car il n'y a que du sang, que du "éléphant man", que de l'invraisemblable et au final l'ensemble perd totalement de son panache. Ma question est vraiment, pourquoi de tels films finissent en "eau de boudin" ?. C'est très décevant. (F-21.11.24)Voir plus


Nathaliev

il y a 15 jours

OMFG! Je ne m’attendais pas à ça! Je n’ai pas pu regarder un grand nombre de scènes tellement c’était gore…mais j’ai beaucoup aimé! Une histoire originale et très bien ficelée. Une belle critique de cette quête de la « perfection » qui, profitons de cette occasion pour le rappeler, n’existe pas.Voir plus


Aurora

il y a 16 jours

Seulement une femme peut faire un film pareil, profond plus qu’on le croit, le narcissisme dans un vertige, « la meilleure partie de toi » est la plus avide de triomphe jusqu’à la destruction , des échos de Éléphant Man et encore Kubrik dans le choix de la musique et du bain de sang …menstruel?Voir plus


vincenzobino

il y a 18 jours

4.5: Une étoile est née
Elisabeth est une star quinquagénaire qui connaît le succès grâce à un programme de fitness télévisé qui lui a valu une étoile sur Hollywood Boulevard. Mais passé un certain âge on devient inintéressante et lorsqu’elle surprend une conversation de son producteur cherchant une jeune remplaçante, elle tombe sur une annonce ventant une substance mystérieuse donnant une seconde jeunesse... et un second corps pour une semaine : celui de Sue, 30 ans plus jeune. La règle est claire: chaque partie du binôme peut vivre une semaine maximum. Et attention si la règle est transgressée.
Le voici ce phénomène cannois prix du scénario. En voyant le genre et étant préparé à du gore, il y a de quoi surprendre. Pourtant le prix s’avère justifié.
Se chercher une seconde vie et jeunesse n’est pas sans risque et le prix à payer pour en quelque sorte garder la vie éternelle est lourd, d’autant plus quand vous appartenez à une certaine élite et que votre gloire passagère peut être très vite réduite en bouillie.
Coralie Fargeat ne va pas nous priver de bouillie et autant vous prévenir que davantage que les expériences de Cronenberg avec insectes, nous atteignons à deux moments du film des sommets de transformation et il faut effectivement avoir le cœur bien accroché.
Mais il faut également une écriture procès cruelle de haut niveau et deux extraordinaires actrices particulièrement Demi Moore qui se décompose littéralement pour nous offrir une illustration de cette déchéance future et nous marque déjà par son physique, mais encore plus par son « regard » sur la séquence finale absolument brillante dans l’horreur et la starification, point d’orgue de cette cruelle et juste satire sur le monde audiovisuel.
A recommander vivement mais si vous êtes en pleine possession de vos moyens et n’avez pas peur de voir de la chair naître...Voir plus


Watchlist