Kritik6. Januar 2023 Maxime Maynard
«Amsterdam» sur Disney + : Navet confirmé ou chef-d'œuvre incompris ?
Échec en salles aux États-Unis, dates de sortie annulées en Suisse, mais qu’est-il arrivé à «Amsterdam», le dernier film de David O. Russell?
Burt (Christian Bale), Harold (John David Washington) et Valérie (Margot Robbie) se sont rencontrés sur les champs de bataille de la Grande Guerre. Près de quinze ans plus tard, les trois compères se retrouvent impliqués dans une affaire louche après la mort d’une jeune femme assassinée sous leurs yeux. Principaux suspects du crime, ils s’échappent et, dans les rues de New York, commencent à enquêter.
Nommé cinq fois aux Oscars pour «The Fighter» (2010), «Happiness Therapy» (2012) ou encore «American Bluff» (2013), le cinéaste américain David O. Russell revient avec un projet admirable, mais dirigé avec maladresse. En s’inspirant d’une véritable conspiration visant à renverser le président Franklin D. Roosevelt dans les années 30, il se lance dans une intrigante tentative de polar, mais manque de focalisation.
Pour la troisième fois, le réalisateur retrouve l’acteur anglais Christian Bale, avec à ses côtés John David Washington et Margot Robbie. Dans les rôles secondaires, Robert De Niro, Chris Rock ou encore la chanteuse Taylor Swift : une surenchère de grands noms du métier qui fera gentiment sourire, pour finalement lasser et décevoir devant une concentration de talents manifestes, mais perdus dans les méandres d’un projet décousu, d’un découpage archaïque.
David O Russell, loin de choisir un format purement chronologique, se plaît à rythmer son long-métrage de retours en arrière malvenus, qui, à défaut de nous permettre une meilleure compréhension, nous plongent dans les abysses d’une cacophonie d’informations superflues. Ainsi, le récit, d’un intérêt évident, ne réussit jamais vraiment à capter l’attention de son public qui tente désespérément d’en donner un sens.
La photographie d'Emmanuel Lubezki (lauréat de trois Oscars pour «Le Revenant», «Birdman» et «Gravity»), agréablement réchauffée par la perpétuelle teinte sépia de la pellicule, s’accompagne de monologues des protagonistes, narrateurs de leurs propres histoires. Ces apartés oraux participent à la création d’une ambiance typiquement néo-noir et auraient pu charmer s’ils n’étaient pas si souvent redondants. Car à trop vouloir partager, les personnages se retrouvent régulièrement à décrire l’action présente à l’écran, alourdissant un rythme déjà cahoteux.
S’il manque de conviction, il en aurait fallu de bien peu pour que le projet soit un succès. Des costumes de J.R. Hawbaker et Albert Wolsky, aux décors de Patricia Cuccia et Erin Fite, en passant par la musique de Daniel Pemberton : nos sens sont flattés. Mais «Amsterdam» overdose avec ses idées et perd le fil de sa propre histoire : une déception qu’un nouveau montage pourrait, peut-être, sauver.
2,5/5 ★
Plus d'informations sur «Amsterdam».
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