Kritik13. Juli 2023 Cineman Redaktion
Critique de «Pearl» avec Mia Goth, attention, ça va couper !
Préquelle du petit succès horrifique «X», «Pearl» fut présenté en compétition officielle au NIFFF 2023. Son réalisateur Ti West, malgré sa maîtrise évidente de la caméra, compte moins sur son récit déjà-vu que sur la performance de l’actrice principale pour questionner le public sur son rôle de spectateur.
(Eleo Billet, depuis le NIFFF 2023)
Pearl (Mia Goth) dépérit dans sa ferme familiale du Texas. Son mari est parti à la guerre, son père est comateux et elle est maintenue sous le joug de sa mère abusive. La grippe espagnole fait rage, mais cela n’arrête pas Pearl, qui fantasme une vie meilleure et se distrait en tuant des animaux. Sa rencontre avec un projectionniste (David Corenswet) et la perspective de devenir danseuse professionnelle vont achever de la faire basculer dans l’aliénation.
Après les cinéastes porno en herbe, Ti West s’attaque au public et, plus précisément, aux origines de l’antagoniste de X, Pearl, obnubilée par le cinéma naissant, qui se rêve danseuse sur le grand écran. Un parti pris intéressant que de parler des rêves de célébrité en 1918, en s’attardant sur la fameuse «Génération Perdue» de la Grande Guerre. Mais si le réalisateur et coscénariste souhaite faire une étude de ce personnage, l’analyse reste trop convenue et en surface pour convaincre.
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«Pearl», contrairement à son prédécesseur «X», emprunte bien moins aux slashers qu’aux mélodrames des années 50, et appuie ses messages sans plus de subtilité. Entre le parallèle avec la pandémie et la guerre d’un siècle à l’autre, la condition des femmes pauvres et sa représentation des désillusions d’une starlette, «Pearl» aurait pu se montrer plus original. Seulement le film se contente d’enchaîner les plans bien construits scéniquement, mais pas narrativement, les couleurs vives et les anachronismes, avec ses références au «Magicien d’Oz» qui pullulent.
Pourtant, malgré sa superficialité, le film plaît. Par ses costumes d’abord, superbes, ses hommages au Technicolor et aux films perdus ensuite, et pour Mia Goth enfin, qui transcende le personnage qu’elle interprétait, âgée, dans «X». Grâce à son monologue mémorable et ses mimiques, on ressent finalement de l’empathie pour cette tueuse estropiée par la vie. D’autant que les meurtres, certains en plans-séquences, sont particulièrement créatifs.
Véritable plaisir pour les amateurs d’horreur, «Pearl» sera, on l’espère, un tremplin de plus pour Mia Goth, en attendant le troisième volet «MaXXXine».
3,5/5 ★
Plus d'informations sur «Pearl»
Bande-annonce de «MaXXXine»
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