Disney+: «The Falcon and the Winter Soldier» - Décollage imminent?

Depuis la grosse explosion finale «Avengers : Endgame», le MCU prépare son retour non sans avoir muté au passage, pour assurer fraîcheur et renouvèlement à ses spectateurs. Le format sériel est l’un des principaux principes de cette mutation, et après le carton d’audiences «WandaVision», la deuxième étape de ce retour en bonne et due forme s’enclenche. Elle s’appelle «Falcon et le Soldat de l’Hiver» («The Falcon and the Winter Soldier» en VO), et elle est très différente de la série précédente.

Six mois après les évènements liés à Thanos dans les deux précédents films Avengers, les choses ont bien changés. Steve Rogers a choisi de mener une vie différente, et ce sont ses deux amis Sam Wilson et Bucky Barnes qui doivent partager l’héritage spirituel de Captain America et lutter contre une nouvelle conspiration mondiale.

Du moins c’est ce que l’on suppose, puisque les choses avancent vraiment lentement dans ce premier épisode, au point qu’il ne parvient pas à réunir les deux personnages titres, qui finiront bien par faire équipe un jour ou l’autre. Mais pour l’instant, la série prend son temps pour apporter un développement certes bien venu pour ces deux personnages, jusqu’ici très secondaires et mécaniques au sein du MCU, mais qui fait lambiner le récit de ce premier épisode. Probablement un passage obligatoire et que l’on n’excusera de faire ralentir le rythme, mais que l’on aurait alors bien aimé voir écrit avec plus d’inspiration et réalisé avec une mise en scène moins scolaire.

La photographie est désespérément fade et atone...– Lino Cassinat

En effet, si l’histoire de Falcon à Washington D.C. tient plutôt bien la route, avec un Anthony Mackie en pleine forme et notamment une belle approche des thématiques raciales - pour résumer, qu’est-ce qu’être une personne noire et un soldat d’un pays qui ne la représente pas, et cherche littéralement à effacer son héroïsme au profit d’une personne blanche -, on ne peut pas en dire autant du Soldat de l’Hiver, pauvrement incarné par Sebastian Stan et embourbé dans une amourette brouillonne et ennuyeuse dans un New-York plus gris que jamais. «Falcon et le Soldat de l’Hiver» reproduit en effet l’un des pires défauts des deux films Captain America menés par les frères Russo: la photographie est désespérément fade et atone. Un manque de saveur d’autant plus criant lorsqu'il débarque à quelques jours d'intervalles avec «Zack Snyder: Justice League», aux partis-pris beaucoup plus tranchés.

Cependant, on est heureux de constater que Disney a mis le paquet niveau budget pour garantir le spectacle, et que si la photographie générale est toujours aussi lisse que dans les films des frères Russo, un gros effort a été fait pour corriger ce qui était probablement jusqu’ici leur pire défaut: le surdécoupage des scènes d’actions et le recours systématique à la caméra qui tremble. On est heureux de voir que l’action est enfin lisible et de pouvoir apprécier les chorégraphies de franchement bonne qualité, ce qui nous laisser augurer du meilleur pour le futur, quand la mécanique tant attendue de buddy movie sera vraiment installée entre les deux héros de l’histoire. D’ici là, il faut pour l’instant se contenter d’une mise en place déséquilibrée, d’une intrigue peu emballante et d’un potentiel global pour l’instant correct, mais sans plus. La réunion de «Falcon et le Soldat de l’Hiver» devrait remédier à cela naturellement... mais si la chimie n’opère pas, le pire est à craindre.

3/5 ★

Le premier épisode de «Falcon et le Soldat de l’Hiver» est à découvrir dès maintenant sur Disney+.

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