News21. März 2023

Au FIFDH, le génocide arménien en souvenir, l’Iran dans les cœurs

Au FIFDH, le génocide arménien en souvenir, l’Iran dans les cœurs
© FIFDH

Du 10 au 19 mars s’est tenu à Genève le Festival du film et forum International sur les droits humains (FIFDH). Les lauréat.e.s de la 21e édition, désormais connu.e.s, se font l’écho d’un cinéma mondial en lutte. Tour d’horizon.

(Un article d'Eleo Billet)

La répression dans les manifestations iraniennes, la censure en Afghanistan, le racisme en Suisse, l’inceste, la multiplication des violences contre les minorités autour du monde, autant de violations des droits humains que le FIFDH a mis en lumière et dénoncé. Cette année, c’est la sombre, mais somptueuse, œuvre partiellement en animation d’Inna Sahakyan, «Aurora's Sunrise», sur la mémoire du génocide arménien, qui a été plébiscitée par le jury de la compétition documentaire.

Les plaies toujours vives de la colonisation dans «Colette et Justin» ou encore le combat contre la justice corrompue en Iran avec le remarquable «Seven Winters in Tehran» ont également été salués par le jury international. Primé dans la compétition Impact Days, le documentaire turquo-britannique «My Name Is Happy» a également séduit le jury des jeunes pour son récit de la reconstruction d’une chanteuse qui a réchappé d’une tentative de féminicide.

Du côté des drames en compétition, les candidats ne manquaient pas. Du film écologique nicaraguais «La hija de todas las rabias» aux souvenirs de la guerre dans les Balkans ravivés dans «The Happiest Man in the World» (au cinéma le 29 mars prochain), en passant par les œuvres queer comme «A Room of My Own» qui cite Virginia Woolf pour traiter de l’émancipation des jeunes femmes en Géorgie, tous méritaient d’être célébrés. Mais c’est le réalisateur iranien Vahid Jalilvand qui, pour son troisième long-métrage, a gagné le grand prix de la compétition fiction. Il dénonce dans «Beyond the Wall» le régime toujours plus dictatorial de son pays via les traumatismes de ses personnages.

En parallèle de la Compétition officielle, les forums et rencontres se sont succédé. La réalisatrice Manon Loizeau a ainsi présenté son touchant documentaire «La vie devant elle» coréalisé avec sa protagoniste Elaha Iqbali, une jeune Afghane partie sur les routes de la migration. L’artiste libanais Ali Cherri a pour sa part été mis en lumière à l’occasion de la sortie de son film dramatique en forme de collage «Le barrage», également en compétition.

En effet, le FIFDH ne présente pas seulement des œuvres engagées, il invite également le public à discuter avec les artistes, mais aussi avec des experts et des concerné.e.s sur des thématiques fondamentales telles le validisme ou le droit de la guerre.

Après la cérémonie de clôture, où fut présenté le film suisse «Foudre» (au cinéma le 29 mars prochain) de Carmen Jaquier, le festival s’est achevé sur une série de conférences et les ultimes projections des films couronnés. Le FIFDH a ainsi rappelé la multiplicité des rôles qu’il joue à Genève, capitale des droits humains : offrir au public des regards sur toutes celles et ceux qui se battent pour exister, et mettre en relation des professionnel.les de l’industrie du cinéma avec des activistes, pour une collaboration autour de la force des images.

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