Kritik5. Juli 2023 Cineman Redaktion
«Evil Dead Rise» au NIFFF 2023, quand les mères dévorent leurs enfants
Présenté à Neuchâtel dans le cadre de la sélection «Ultra Movies», «Evil Dead Rise» dévoile une Alyssa Sutherland absolument terrifiante.
(Eleo Billet, depuis le NIFFF)
Lee Cronin avait la lourde tâche de proposer, après la trilogie culte de Sam Raimi et le remake jubilatoire de Fede Álvarez, une plongée innovante dans l’univers d’ «Evil Dead». En choisissant pour victimes une famille, le réalisateur et scénariste s’est suffisamment démarqué pour offrir un spectacle réjouissant et efficace.
Un immeuble condamné dans un complexe de Los Angeles. Beth (Lily Sullivan), qui vient de tomber enceinte, rend visite à sa sœur Ellie (Alyssa Sutherland) et ses trois enfants, en quête de soutien. Lorsqu’un tremblement de terre révèle aux enfants un ancien livre et trois disques, c’est le début d’une longue nuit pour la petite famille, qui sera confrontée à la possession d’Ellie par un démon, invoqué par accident.
Du Naturom Demonto aux enregistrements invocatoires du prêtre, tous les éléments clés de la saga « Evil Dead » sont présents. Et pourtant, c’est à un autre genre de récit que nous convie Lee Cronin : plus intimiste et centré cette fois sur une cellule familiale, dont la mère sera possédée, en métaphore des relations abusives. Un changement bienvenu dans la franchise, qui se serait autrement essoufflée avec son éternelle bande d’amis dans la cabane isolée au fond des bois.
Aussi, «Evil Dead Rise» n’est pas seulement un excellent remake d’ «Evil Dead», c’est aussi un bon film d’horreur. L’introduction gore et grotesque, puis le retour dans le temps à l’esthétique poisseuse, posent des bases solides sur la nature de l’antagoniste et des frissons à venir. Mais rien n’aurait pu préparer le public à l’incroyable performance d’Alyssa Sutherland, érigée, à juste titre, comme une des nouvelles reines, ou plutôt mères, de l’horreur.
Passons sur le thème maladroitement traité de la grossesse, le seul point faible du film, pour saluer l’inventivité des meurtres, le déluge d’hémoglobine et bien sûr la performance des jeunes acteurices Morgan Davies, Gabrielle Echols et Nell Fisher, peu développé.e.s mais convaincant.e.s. Lee Cronin n’aura pas réinventé la formule, mais su proposer quelques scènes d’anthologie qui marquent la rétine. Espérons que ce nouvel artisan de l’horreur poursuivra sur sa lancée.
3/5 ★
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