Kritik3. Januar 2023 Cineman Redaktion
«Tirailleurs» : Omar Sy rend hommage aux tirailleurs sénégalais
Après avoir été présenté au dernier Festival de Cannes, le drame historique mis en scène par Mathieu Vadepied et produit par l’acteur franco-sénégalais débarque enfin sur les écrans romands.
(Un article de Marine Guillain)
En 1917, en pleine Guerre mondiale, le jeune Thierno (Alassane Diong) est recruté de force par l’armée française, comme des milliers d’autres Sénégalais. Simple agriculteur, il doit s’investir dans un combat qui n’est pas le sien. Son père, Bakary Diallo (Omar Sy), s’enrôle alors, prêt à tout pour l’arracher à la guerre et le ramener sain et sauf à la maison. Envoyés au front, les deux hommes vont se serrer les coudes comme ils le peuvent pour affronter tranchées, attaques, bombes et morts…
Lors de la Première Guerre mondiale, quelque 200’000 Africains ont combattu aux côtés des poilus. Parmi eux, 30’000 ne sont jamais revenus des champs de bataille, sans compter les blessés et les invalides. L’histoire vraie et méconnue de ces tirailleurs dits «sénégalais» (venus du Sénégal, mais aussi de toute l’Afrique) a touché en plein cœur tant le réalisateur Mathieu Vadepied qu’Omar Sy, qui produit le film. «C’est important de rendre hommage à ces soldats oubliés, de rappeler qu'ils ont été là», lance le comédien de 44 ans, que l’on retrouvera cette année dans la troisième partie de «Lupin», sur Netflix. «C'est aussi une manière de reconnecter ces deux pays qui me sont chers, et qui ont une histoire commune très ancienne.»
Omar Sy et Mathieu Vadepied se sont rencontrés sur le tournage d’«Intouchables» en 2011, où le second était directeur artistique. C’est à ce moment qu’ils ont évoqué pour la première fois l’idée du long métrage qui a donc mis plus de dix ans à voir le jour! «Au début ce n'était qu'une petite idée, puis l'envie a grandi, le scénario s'est développé... Aujourd’hui, j'ai l'impression de participer à quelque chose pour l'apaisement et la réconciliation», confie le chouchou du cinéma français. «Tirailleurs» est le premier film qu’il tourne où il ne s’exprime uniquement en peul, sa langue paternelle.
Présenté en ouverture de la section Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, le long métrage sans éclat ni fausse note se regarde facilement. Ni moralisateur, ni sensationnaliste, il se veut essentiellement accessible et pédagogique. Somme toute assez classique et prévisible, «Tirailleurs» a beau mettre au centre de cette guerre une relation d’amour forte entre un père et son fils, il évite habilement de tomber dans le pathos.
3/5 ★
Plus d'informations sur «Tirailleurs»
Le 4 janvier au cinéma.
Bande-annonce
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