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C’est un étrange bruit que celui qui entoure «The Room», le film dit culte de Tommy Wiseau, notamment objet d’un biopic signé James Franco tout prochainement à l’affiche en Suisse romande. Il est vrai que Wiseau, extra-terrestre aux origines aussi floues que la provenance des millions de dollars qu’aura coûté «The Room», fait l’objet d’une certaine fascination tant son film est unilatéralement raté, caractéristique qui lui vaut le titre convoité de «plus grand mauvais film de tous les temps». Si «The Room» trône en bonne place au panthéon du nanar, c’est également qu’il est l’un des rares «drames» à avoir mobilisé une attention aussi inversement proportionnelle à ses qualités techniques, au point que certaines salles américaines le programment un soir par mois depuis sa sortie en 2003. Si son scénario est bancal, son découpage absurde, son interprétation invraisemblable, et son éclairage accidentellement surréaliste, «The Room» est aussi un film à la moralité parfois douteuse, réalisé, produit et interprété par un homme dont la personnalité est aussi insaisissable que son jeu d’acteur tient de la farce.