Red One Etats-Unis 2024 – 124min.
Critique du film
Maman, j’ai raté Noël
Marronnier un peu en avance sur le planning, «Red One» réunit un parterre de stars hollywoodiennes pour sauver les festivités. Sous ses airs de publicités Coca Cola 2.0, «Red One» mêle comédie d’action et conte de Noël. Quand la cannelle rencontre les stéroïdes, on fait le point.
À l’approche de Noël et de la grande livraison de cadeaux à travers le monde, le Pôle Nord s’active, mais un terrible incident vient mettre à mal l’organisation des festivités. En effet, le père Noël (J.K. Simmons), aussi appelé Red, est kidnappé par une étrange organisation et le chef de la sécurité (Dwayne Johnson), alors qu’il pensait raccrocher le tablier, se donne pour mission de le retrouver et de sauver la magie pour les enfants. Dans son aventure, il sera épaulé par un hacker antipathique (Chris Evans), qui n’est pas innocent à la disparition de Red.
Au diable Dickens, le Pôle Nord est devenu une mégalopole à la Dubaï et Red pousse de la fonte dans un gratte-ciel en tout point similaire au Burj Khalifa. Dans une extravagance aux portes du kitch et de la série-B, le cinéaste américain Jake Kasdan (à qui l’on doit «Bad Teacher», «Sex-Tape», ou plus récemment les «Jumanji»), fait de Noël un mégalodon de divertissement. Si «Red One» profite de la bonhomie contagieuse de Dwayne Johnson, pas sûr que le reste du casting n’émerveille. Ni l’arrogance (et la misogynie) du personnage de Chris Evans, ni la bien trop rare Lucy Liu (que nous retrouverons bientôt dans «Presence» de Steven Soderbergh), ni la sorcière incarnée par Kiernan Shipka («Sabrina»); au pays de «Red One», Noël manquera de ressources et de vocabulaire.
Après «Carol», ou le formidable «Klaus» sur Netflix (oserons-nous citer «Maman, j'ai raté l'avion?»), «Red One» s’apparente plus à un rutilant film de saison, qu’à un véritable conte. Écrit par Chris Morgan et Hiram Garcia (notamment scénaristes et producteurs de «Fast & Furious»), l’action et le fitness deviennent les atours pour réinjecter un peu d’originalité. Accumulant les poncifs sur la famille, l’intrigue se défile (on fermera les yeux sur les sempiternelles - et très dispensables - blagues sur les ex-compagnes), et les acrobaties comblent les trous d’une messe où se croisent des traîneaux à la Hot Wheels et des biceps taillés au burin. Nul doute que tout le monde s’en donne à cœur joie, il restera sans doute le charme de son opulence, mais «Red One» piétonne dans le pain d’épice et manquera de surprendre au-delà de son public cible.
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