Le Havre Finlande, France, Allemagne 2011 – 103min.

Critique du film

Le Havre

Valérie Lobsiger
Critique du film: Valérie Lobsiger

Un vieux marginal, cireur de chaussures, aide un enfant clandestin à s'embarquer pour Londres. Par le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki.

Marcel Marx (André Wilms), artiste bohème, mène une vie désormais rangée de cireur de chaussures au Havre. Tandis que sa femme (Kati Outinen), gravement malade, se fait soigner à l'hôpital, Marx fait la connaissance d'Idrissa, un adolescent africain arrivé clandestinement au port par container et activement recherché par la police (remarquable Jean-Pierre Darroussin en commissaire misanthrope). Le vieux cireur de pompes décide alors d'aider Idrissa à rejoindre Londres où sa mère a trouvé refuge, aidé dans cette entreprise par tout le quartier…

Une fois de plus, le réalisateur finlandais Aki Kaurismäki s'intéresse au sort des petites gens. Avec son style décanté, il les montre, dans toute leur dignité, évoluant dans un monde non encore atteint par la fièvre consumériste. Nulle trace de modernisme en effet dans ce film à la Marcel Carné où le temps semble s'être arrêté aux années 50, excepté pour ce qui est de l'actualité. Car le règlement du sort des réfugiés clandestins, qui ne se posait pas à l'époque, s'avère désormais inéluctable. Le plus tout jeune rockeur Little Bob paraît être un délicieux anachronisme de plus dans ce film prônant un retour à plus d'humanité.

31.05.2021

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Commentaires

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howald2

il y a 12 ans

trop rare aujourd'hui! cela fait plaisir que ce genre d'auteur ou cinéaste existent encore. Profondément humaniste, poétique. Une autre manière de voir les choses qui et d'une force extraordinaire et qui montre que nous avons tous en nous le pouvoir de faire avancer les choses... Une merveille!Voir plus


mediumnic

il y a 12 ans

"Welcome" de Philippe Lioret décrivait avec talent et humanité le sort des immigrés clandestins ainsi que l'aide portée par des âmes généreuses à ces damnés de la terre. Le film, simple et sobre était émouvant. <br>Sur le même sujet, Aki Kaurismaki propose une suite de tableaux compassés, sans vie, sans émotion. Les acteurs récitent leur texte de façon mécanique, leurs gestes et leurs expressions sont calculés, artificiels. Même le chien ne fait pas de fêtes à son maître lorsqu'il rentre à la maison! On dirait que le réalisateur refuse délibérément de s'impliquer. Ce défilé glacial d'images est consternant. Après avoir vainement pendant une demie-heure cherché à entrer dans le jeu de cet exercice de style intellectuel et vaniteux, j'avoue être sorti.Voir plus


mlaure

il y a 12 ans

Toujours de très belles images et une lumière soignée. Film humain et touchant.


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