A Frambois, des étrangers résidant illégalement en Suisse, attendent d'être expulsés vers leur pays d'origine.

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Le centre de détention administrative de Frambois à Genève n'est pas une prison à proprement parlé. Les détenus (les «clients») ne sont pas des criminels (leur demande d'asile a été rejetée ou ils sont sans papiers) quoique privés de leur liberté. Ils sont parfois en Suisse depuis des années, la plupart travaillent, ont une famille, paient leurs cotisations sociales. Le directeur Jean-Michel Claude n'est pas un mauvais garçon. Il doit pourtant accomplir la sale besogne : expulser ces personnes, si nécessaire par la contrainte, en application de la loi acceptée en 1994 par votation populaire à 72,9% des votants...

Le dernier documentaire de Fernand Melgar (La forteresse) dérange. Les mots et gestes de réconfort des geôliers embarrassés sonnent creux malgré eux. La détresse humaine, palpable, est incommensurable. La Suisse a ceci de particulier qu'elle va, dans la transparence, jusqu'au bout des décisions qu'elle a prises. Melgar a su rendre compte, non en complice comme le prétend Paulo Branco, mais en témoin, de ce besoin d'extrême cohérence (le fameux propre en ordre ?) confinant à l'absurde.