Karma Shadub Suisse 2013 – 94min.
Critique du film
Karma Shadub
Un documentaire consacré à la relation conflictuelle entre le grand musicien Paul Giger et son fils cinéaste.
Paul Giger souhaitait que son fils Ramon tourne un documentaire sur la représentation de son oeuvre "Karma Shadub" dans la cathédrale de Saint Gall (été 2011). Karma Shadub (qui signifie en tibétain «étoile dansante») a été composé pour la naissance de Ramon il y a 30 ans et est l’un de ses cinq prénoms. D’entrée de jeu, leur conflit émotionnel est palpable: le père est choqué à l'idée que le fils s’immisce dans le film et lui conseille d’envoyer son script à une assurance invalidité! Le fils, qui pense que son père ne s’intéresse pas aux sentiments des autres, cherche à tout prix à entrer en interaction avec lui. L’acharnement de l’un est à la mesure de la résistance de l’autre...
Ramon Giger (Eine ruhige Jacke) est allé jusqu’au bout d’un film qui avait toutes les chances de capoter. On aborde avec lui l’univers de l’artiste (la vraie vie est celle où il se confronte à son violon, sa voie privilégiée d’expression), le problème de l’égo difficile à mettre de côté, l’incompatibilité entre vies familiale et artistique, la différence entre les attentes des membres d’une famille. Chaque parent s’efforce de faire de son mieux (cf l’émouvante cassette enregistrée à Chartres par le père) et chaque enfant cherche à obtenir une reconnaissance. La quête est dévastatrice pour un fils d’artiste. Conclusion: mieux vaut renoncer à se définir à travers ses parents, artistes ou non.
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