David Sieveking réalise un documentaire sur sa mère atteinte par la maladie d'Alzheimer.

Galerie de photos

Pour aider son père à la retraite, David accepte de le remplacer auprès de sa mère. Souffrant de graves pertes de mémoire, Gretel a perdu toute autonomie. Elle ne comprend pas pourquoi elle doit prendre des médicaments, aimerait rester allongée toute la journée, ferme les yeux quand elle est trop confuse, beurre des abricots, dort dans un autre lit que le sien et ne sait plus comment exécuter même les plus simples tâches ménagères. Parfois pourtant, elle a encore envie d'un verre de vin, d'un câlin ou d'un voyage. En même temps qu'il fait la connaissance de la femme qu'elle est devenue (une personne moins inflexible qu'autrefois, qui rit et s'étonne de tout) depuis que l'Alzheimer a été diagnostiqué en 2008, le fils découvre la femme qu'elle a été dans le passé...

Pas question de larmoyer ou de montrer la vieillesse dans toute sa sordide décrépitude dans ce deuxième documentaire déclaré meilleur film de la Semaine de la critique à Locarno. Le réalisateur (David wants to fly) accomplit ici la prouesse de s'impliquer comme fils et soignant pour, fort de son amour, tenter de sortir sa mère de sa torpeur. Il réussit à capter des moments de tendresse, de drôlerie ou de lucidité et à retrouver (recoller ?) les morceaux éparts d'un couple d'intellectuels qui se maria en 1966, s'engagea sur le plan politique et prôna l'amour libre.