Electroboy Allemagne, Inde, Suisse, Etats-Unis 2014 – 113min.
Critique du film
Electroboy
Derrière Electroboy, nom de la scène musicale branchée, se cache le non moins mystérieux Florian Burkhardt : un homme aux multiples vies, qui a décidé de suivre ses soudains rêves de gloire pour échapper à ses parents et une existence ordinaire. Passé par Los Angeles pour devenir une star, devenu un mannequin incontournable, reconverti dans le business des sites internet arty, il a passé plusieurs mois dans un hôpital psychiatrique pour surmonter ses angoisses avant de retrouver la célébrité en organisant des soirées sous le nom d’Electroboy.
Ce qui commence comme le récit d’une success story hollywoodienne tuée dans l’œuf se transforme en portrait très intime d’un homme déphasé. Filmé dans son quotidien, de ses promenades avec son chien à ses cigarettes consommées à la chaîne, l’homme derrière Electroboy s’offre à la caméra de Marcel Gisler, qui retrace en parallèle son parcours insolite, à la fois drôle et terrible – d’un faux agent qui le promène en Cadillac à Hollywood, à une homosexualité qu’il a assumé avec une histoire d’amour qu’il l’a abîmé à vie. Mais malgré toutes ces confessions, et l’importance accordée à sa relation très complexe avec ses parents, Electroboy demeure insondable et opaque. De cette belle gueule ravageuse qui a inondé les publicités dans les années 80 à ce garçon solitaire, aride et sans âge, il y a un gouffre où même le documentaire semble se perdre. Ce beau mystère offre à ce film inégal, présenté à la Semaine de la critique à Cannes, une force inattendue.
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