CH.FILM

Iranien France, Iran , Suisse 2014 – 105min.

Critique du film

Iraner

Critique du film: Geoffrey Crété

Né en Iran mais installé en France, Mehran Tamadon a convaincu quatre mollahs, partisans de la République Islamique d’Iran, de cohabiter avec lui pendant deux jours dans une maison. Une situation anormale où il va essayer d’établir, discuter et décortiquer les règles et limites d’une société où ils pourraient tous vivre ensemble.

Une caméra non pas pour dénoncer, mais pour comprendre celui que l’on considère comme l’ennemi – ou du moins, essayer : l’ambition de Mehran Tamadon est aussi belle qu’utopique. C’est pourtant avec cette sincérité désarmante et cette fausse candeur que le metteur en scène pose le cadre d’un débat colossal, que son documentaire n’entame qu’à peine. Au-delà du gouffre culturel et social qui sépare le cinéaste, également personnage principal, de ses frères/adversaires, Iranien déroule toute la difficulté de s’écouter et se comprendre dans un contexte si épineux. Lorsqu’en fin d’épreuve, son calme de façade s’effondre silencieusement pour laisser place à la morne réalité, le spectateur se questionne avec lui. Iranien n'offre aucun réconfort et ne désigne aucun coupable réel, si ce n'est le monde que nous partagerons tous.

20.04.2015

3

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 9 ans

Iranien exilé en France et athée déclaré, Mehran Tamadon a fait preuve d’une opiniâtreté certaine pour réunir face à lui et devant une caméra quatre mollahs, hauts dignitaires du régime de Téhéran. Son but, débattre durant trois jours et sous un même toit de ce qui les sépare. Ainsi, recrée-t-il dans un intérieur privé, un espace public aussi éphémère que réel, dans lequel la parole se veut libre et cordiale, en dépit de positions fort ancrées. L’expérience tourne à un exercice oratoire aussi grave qu’amusant qui enchaîne arguments pertinents et fallacieux sur des sujets délicats comme la laïcité, le voile, l’avortement et la démocratie, si bien que le contexte donné peut vite s’oublier pour toucher à l’universel insoluble du comment vivre ensemble. Si la mise en scène est créative, le dispositif limité n’évite pas quelques interprétations tendancieuses. Il se dote néanmoins du mérite, en ces temps de clivages religieux et culturels plus que marqués, de renouer le dialogue.
4.75/6
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