La rançon de la gloire France 2014 – 114min.
Critique du film
La rançon de la gloire
Suisse, 1977. Libéré de prison, Eddy est accueilli par son ami Osman, qui considère avoir une dette envers lui. Il lui offre donc un gîte dans une vieille caravane près de la sienne, où il habite avec sa fille de sept ans, Samira. Alors que Noël approche, Osman se retrouve dans une impasse financière, en partie parce que sa femme est hospitalisée et qu’ils n’ont pas d’assurance. Lui aussi sans le sous, Eddy lui propose un plan rocambolesque : kidnapper le cercueil de Charlie Chaplin, qui vient de mourir, pour demander une rançon à sa riche famille…
Qu’a donc choisi Xavier Beauvois pour embrayer sur le succès de son film Des hommes et des dieux, Grand prix du jury du Festival de Cannes 2010, puis César du meilleur film ? La réponse n'est pas glorieuse. D’une histoire vraie improbable, le réalisateur a tiré un curieux film sans identité, qui multiplie les pistes et les genres sans y trouver une quelconque force. Ni rires ni larmes donc dans cette fable moitié-sociale moitié-absurde, qui manque cruellement de dynamisme – l’interminable scène où les héros déterrent le cercueil, puis l’enterrent à nouveau. La musique majestueuse de Michel Legrand, curieusement sous-exploité, opère comme la seule piqure de rappel qu’il y a bien quelqu’un, parfois, aux commandes du film.
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Commentaires
Voilà un film français au rythme bien helvétique. Xavier Beauvois est dans ses pantoufles sur la Riviera lémanique. On sent qu'il a été touché par les deux pieds nickelés (voilà une adaptation qui serait à la hauteur de son talent..) qui ont réellement déterrés un des plus grands artistes du septième art. Les plans longs et parfois redondants, sont sensés nous faire partager le travail pénible des deux protagonistes. Le film reste cantonné dans la comédie sans créer d'effets dramatiques. Contrairement à la réalité où les brigands on pris de la prison ferme, le réalisateur concocte un happy-end, un peu stupide, sentant l'hommage lourd, autour d'un cirque . Seuls les dialogues sont croustillants et les scènes depuis la cabine téléphonique désopilantes. Malgré l'admiration du metteur en scène pour l'occupant du cercueil, qui transpire à chaque plan, le film ne décolle pas vraiment et se confine à l'illustration d'une simple anecdote.… Voir plus
Je partage pleinement l'avis de cin()maniac et ressors légèrement frustré de cette séance.
Avec des hommes et des Dieux, Beauvois signa, à mon avis, l'un des 3 films français forts de ce siècle. Aussi, l'évocation de cette rocambolesque affaire avait de quoi susciter l'intérêt.
Si l'interprétation est irréprochable (notamment Poelvoorde dont je ne suis pas fan mais qui nous offre sa plus belle scène au final), de même que les plans lémaniques, le rythme m'a posé problème, notamment quelques scènes interminables durant le vol proprement parlé. De plus, l'image transcrite par l'un des proches de Chaplin ne correspond pas tout à fait a la réalité.
En revanche, les scènes et références à Charlot ainsi que les 5 dernières minutes sont magnifiques. Se laisse voir...… Voir plus
Le réalisateur avait tous les éléments en main pour rendre un hommage brillant à l’un des plus grands mythes du cinéma : des comédiens à la hauteur – honneur à Poelvoorde qui vise et touche avec son regard de clown triste –, une histoire enjolivée mais inspirée de la réalité, la région lémanique toujours aussi radieuse, une ambiance seventies presque nostalgique avec ses cabines téléphoniques, chemises "pelle à tarte" et décalcomanies d’époque, et Chaplin, génie archétypique du septième art. Si les perles s’alignent, irisées de révérences burlesques, muettes ou musicales tragi-comiques, le fil se fragilise en raison d’un rythme syncopé qui finit malheureusement par casser le précieux bijou entrevu.
4.25/6
https://cinefilik.wordpress.com/2015/01/10/la-rancon-de-la-gloire-de-xavier-beauvois/… Voir plus
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