Lausanne, Suisse. La présence d’une centaine de mendiants roms, accusés d’appartenir à des réseaux mafieux, de gêner les habitants et de maltraiter leurs enfants, perturbe la tranquillité de la petite ville. Une initiative est alors discutée par la municipalité : interdire la mendicité pour repousser l’étranger devenu ennemi aux yeux de certains. Entre les partisans et les associations de défense des Roms, la question partage la communauté.

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« Restreindre la mendicité sans criminaliser la pauvreté » : une phrase prononcée dans l’intimité solennelle d’une réunion de la municipalité, qui résume toute la complexité de la discussion. Filmé sur deux ans et demi par Janine Waeber et Carole Pirker, L’Oasis des mendiants affronte une question dure, politiquement incorrecte, qui anime chaque années de vifs débats au cœur de l’Europe. Partagé entre les discussions politico-sociales des fonctionnaires et les tranches de vie des familles Roms, le documentaire ose s’attaquer à un problème très sensible, redonnant au passage un visage humain à ces personnes considérées comme des envahisseurs modernes. Mais parce qu’il refuse de faire autre chose que d’écouter et assister aux débats, en silence et sans creuser véritablement les options et les conséquences, le film laisse le spectateur passif, lui aussi hors des interrogations. Il manque à cet Oasis une vision, une violence même, à la hauteur de ses ambitions.