Marseille. Champion de France de kung-fu parmi d’autres grandes victoires, Yvan Sorel, 24 ans, a créé dans le quartier nord de la cité phocéenne un club d’arts martiaux mixtes, la Team Sorel, qui rassemble une population qui peine à trouver sa place dans la société. Combattant dans l’âme, il met toute son énergie au service de ses élèves, et tente de leur inculquer les valeurs indispensables à la vie.

Galerie de photos

Nicolas Wadimoff n’a pas beaucoup à faire : personne complexe et personnage haut en couleurs, Yvan Sorel s’offre sans complexe à sa caméra et donne vie à Spartiates. Car l’homme, animé par de très nobles intentions, use de méthodes discutables : menacer un enfant de lui casser le crâne s’il ne va pas à l’école, ou obliger ses élèves à encaisser ses coups dans les abdos pour les redresser. L’image, qui semble sortie d’un épisode de la série culte The Wire, est brutale. Yvan Sorel se laisse filmer de face, sans fards ni fioritures, par un réalisateur qui observe ses combats, ses colères, mais aussi ses moments de détresse. Néanmoins, cette force qui habite Sorel vampirise peu à peu le film entier, qui se contente finalement d’observer ses discussions, ses entraînements, ses combats, ses éclats. Manque notamment un vrai discours sur l’état de la ville de Marseille, et des combats entre la droite et la gauche, évoqués au détour d’une scène. Spartiates a donc perdu le combat, faute d’avoir su se mesurer à la bête Sorel.