Anatolie, 1915. Dans le tumulte de la Première Guerre mondiale, alors que l’armée turque s’attaque aux Arméniens, Nazaret Manoogian est séparé de sa femme et ses deux filles. Prisonnier laissé pour mort avec une blessure à la gorge qui le prive de sa voix, il va se lancer dans une quête éperdue pour retrouver les siens, du désert de la Mésopotamie aux prairies glacées des Etats-Unis…

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The Cut constitue à bien des égards le film le plus précieux et ambitieux du cinéaste turc Fatih Akin. Ultime volet de sa trilogie sur l'amour, la mort et le mal, après Head On et De l’autre côté, l’impressionnante coproduction germano-franco-polono-turco-canado-italien marque en plus le retour du scénariste d’origine arménienne Mardik Martin, célébré pour son travail chez Scorsese (Mean Streets, New York, New York, Raging Bull). Une collaboration lourde de sens qui confère à ce drame romanesque sur le génocide arménien, qui se déroule sur une décennie de peur et de violence, une force toute particulière. Force néanmoins incapable de surpasser les nombreux défauts d’un film curieusement désincarné, pas aidé par la performance amorphe de Tahar Rahim. La démesure géographique de l’épopée s’accompagne ainsi d’un douloureux sentiment d’immobilité, que même la fin tant attendue ne parviendra à atténuer.