Star Russie, fédération de 2014 – 128min.

Critique du film

Star

Critique du film: Geoffrey Crété

Dans les rues de Moscou, le hasard des événements réunit deux femmes que tout oppose. Déterminée à devenir une star de cinéma, Macha enchaîne les auditions et les jobs alimentaires, obsédée par la chirurgie esthétique qui pourra peu à peu la transformer en beauté parfaite, comme ses idoles hollywoodiennes. Mariée à un riche homme d’affaire qu’elle n’aime pas, Rita tente désespérément de tomber enceinte pour parfaire sa vie idéale. A cause de son beau-fils Kostia, qui la méprise, et d’un rendez-vous chez le médecin, Rita va croiser la route de Macha…

Star séduit d’emblée par sa fraîcheur, son énergie communicative et ses couleurs chatoyantes, assemblées avec savoir-faire par la réalisatrice russe Anna Melikian. La principale force du film réside sans nul doute dans ses héroïnes complexes et sauvages, facettes d’une même femme moderne victime d’une société patriarcale qui lui impose des rêves, des angoisses, et une vie illusoire après laquelle courir sans relâche. Ficelle scénaristique ô combien sommaire, leur rencontre offre pourtant de beaux moments, notamment grâce au charisme indéniable des deux comédiennes : la sévère Severija Janushauskaite et la candide Tina Dalakishvili, aux faux airs de Milla Jovovich. Ponctué de notes poétiques, illustré par des décors qui donnent une dimension quasi féérique à l’histoire, Star souffre néanmoins d’un rythme erratique, pas aidé par une durée excessive (2h10) qui joue contre le film lui-même.

24.02.2021

3

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 9 ans

Cette comédie plus amère que doucereuse s’éloigne des canons habituelles du cinéma russe pour mieux surprendre les esprits par son côté aigre et piquant. Son scénario malin, en dépit de quelques boursouflures, tient le spectateur par des personnages bien plus profonds qu’imaginés de prime abord. Soit, l’histoire d’une cendrillon un peu cruche, vilain petit canard aux allures de sirène, amenée à côtoyer une marâtre déchue et un prince charmant en révolte contre le roi. Le conte de fées déchante vite et c’est une vision plutôt cynique de la vie moscovite que se permet la réalisatrice : la capitale, ville chantier en quête de « chirurgie reconstructive », où les classes plus éloignées que jamais cohabitent tout en s’efforçant de s’éviter et où les jeunes filles ne semblent aspirer qu’à une chose – oh belle ironie –… le rêve hollywoodien.
7/10
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