Les mille et une nuits - L'Enchanté France, Allemagne, Portugal, Suisse 2015 – 126min.
Critique du film
Les Mille et une nuits Volume 3 : L’Enchanté
C’est l’histoire de pinsonneurs, passionnés par leurs oiseaux au point de les entraîner en vue de concours malgré le bruit incessant de l’aéroport et des voies ferrées. D’une Chinoise dont le nom signifie « forêt chaude ». Des habitants qui manifestent dans les rues pour exprimer leur colère face au gouvernement qui les terrorise. C’est l’histoire presque connue d’une Schéhérazade qui, parce qu’elle doute de pouvoir encore raconter des histoires qui plaisent au Roi, s’échappe du Royaume en quête de plaisir et d’enchantement. C’est l’histoire d’un pays en crise, d’une réalité qui s’étiole, d’un rêve qui tente de continuer.
L’œuvre-monstre du Portugais Michel Gomes aura donc commencé très fort – trop fort - avec le Volume 1 sous-titré L’Inquiet. A tel point que la suite du voyage aura été une déception en comparaison. Après la folie ravageuse du premier opus, explosion d’idées et d’émotions inattendues, Les Mille et une nuits se referment sur un voyage plus dur, qui se raccroche à la réalité (les images des manifestations dans les rues emplies de colère du Portugal lors de la crise) pour expliciter un peu plus les ambitions du cinéaste. Dans le sillage du Volume 2 Le Désolé, L’Enchanté réduit le champ des histoires, se concentre sur l’élevage des pinsons, inonde l’écran de cartons explicatifs, et se permet quelques traits d’humour particulièrement percutants ; mais demeure au final l’impression d’avoir regardé la trilogie à l’envers, avec un premier volet si saisissant qu’il ressemble au final au climax d'un projet inclassable.
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