A Bigger Splash France, Italie 2015 – 125min.
Critique du film
A Bigger Splash
Sous le soleil italien de l’île de Pantelleria, Marianne Lane, rock star privée de voix après une opération, profite de sa convalescence avec son compagnon Paul. Jusqu’à l’arrivée imprévue de Harry, un ancien amant au caractère explosif, qui débarque et s’impose avec sa fille Penny. Entre séduction et mensonges, la tension va peu à peu grandir au sein du quatuor.
Dès les premiers instants, A Bigger Splash saisit à la gorge par la force instantanée de sa mise en scène, qui rappelle qu’il y a derrière la caméra Luca Guadagnino, réalisateur du sensationnel Amore. Pour sa deuxième collaboration avec l’explosive Tilda Swinton, l’Italien puise dans le film culte La Piscine de Jacques Deray un prétexte à un chic chassé-croisé sentimental aux allures de fantasme ensoleillé. Parfaits accessoires à la mise en scène étourdissante du cinéaste, qui aime les ruptures de ton et utilise sa caméra avec une précision folle, Tilda Swinton (dans le rôle remixé de Romy Schneider), Mathias Schoenaerts (Alain Delon), Ralph Fiennes et Dakota Johnson (Jane Birkin version nouveau millénaire) incarnent à la perfection la vanité flamboyante d’un film étrange, qui ne va pas jusqu'au bout de ses ambitions mais ne laisse aucunement insensible.
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Commentaires
Pensée du jour : Sea, sex and rock ‘n’ roll
Dans une villa retirée de Pantelleria, la rock star Marianne se remet doucement d’une opération des cordes vocales en compagnie de Paul, son ami. Quand débarquent sur l’île Harry, son ancien producteur et amant, ainsi que sa fille Pénélope, ce sont les amours, rivalités et blessures d’antan qui se ravivent.
Eve et Adam sont seuls dans l’Eden. Quand le diable et Lilith serpentent autour d’eux, leur jardin devient l’île des tentations. Le fruit est à croquer, le péché est capital et le baiser sera mortel. Dans ce remake de La piscine de Jacques Deray, c’est cette grille de lecture d’apparence biblique qui convainc le plus. S’ajoute alors un contexte politisé tendancieux qui insiste lourdement sur les migrations méditerranéennes d’aujourd’hui : « L’Europe se meurt » assène l’un des personnages. Serait-ce une métaphore du couple en déliquescence ? Une menace supplémentaire contre sa quiétude égotiste ? Un simple prétexte scénaristique ? Des questions que le film laisse insatisfaites, préférant s’en sortir avec ironie. Si Marianne s’avère pratiquement aphone, c’est pour mieux laisser chanter l’extravagance volubile de Harry – Ralph Fiennes, aux grimaces et gestuelle presque « luchiniennes ». Au plus près des corps, la caméra prend un plaisir malin à les dénuder et les déconstruire pièce par pièce dans un érotisme presque vulgaire. Quant à la pirouette finale, synonyme d’une rédemption hasardeuse, elle fait « plouf » en se vêtant de grotesque.
6/10
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