Appia, memoires d'une oeuvre 2015
Critique du film
Appia, memoires d'une oeuvre
Tracer le portrait du peintre genevois Dominique Appia, c’est explorer l’histoire d’une passion : celle de sa peinture. Mais c’est aussi découvrir sa vie, son parcours, sa famille, ses amis, ainsi qu’une ville, Genève. A 85 ans, Dominique Appia part à la rencontre de son œuvre, entre Genève, Zurich et Paris, dans un film qui est une invitation au voyage sur les pas d’un homme qui a marqué son temps par ses œuvres. Celles-ci associent à merveille l’hyper réalisme et le surréalisme, comme s’il y avait un besoin urgent de dire ce que le voyage tait (les bateaux, les trains, les gares, les voitures, les ouvertures sur le ciel, la mer qui s’invite dans les salons...). Appia peint avec amour et avec passion. Un épicurien qui marie réflexion et plaisir sans jamais perdre de vue les réalités de son temps. En un demi-siècle, Appia a apposé sa marque sur Genève par plusieurs œuvres d’envergure, comme la peinture murale de l’Hôtel Métropole, le bassin méditerranéen de Rolex ou le plafond du Victoria Hall.
Il y a sûrement une histoire de destin derrière le documentaire de Nasser Bakhti : lorsqu’on lui propose de réaliser un documentaire sur la rénovation du plafond du Victoria Hall dirigée par l’artiste Dominique Appia, il se souvient avoir été marqué, 30 ans plus tôt dans la chambre d’enfance de sa future épouse, par son magnifique tableau « Entre les trous de la mémoire ». D’où, probablement, cette approche très sensible et sincère de l’homme derrière l’artiste, au cœur du documentaire Appia, mémoires d’une œuvre. De ses souvenirs d’enfance à sa vision romantique de Paris et son ciel, l’artiste discret se replonge dans sa mémoire, se confie et se laisse filmer avec une sincérité et une simplicité étonnantes. Les témoignages de nombreux proches apportent de précieuses informations sur son travail, sans pour autant rendre le documentaire réellement passionnant pour le néophyte. On a donc le droit de rester de marbre, intéressé mais jamais véritablement emporté par ce portrait, bien moins saisissant que les œuvres d’Appia lui-même.
Votre note
Commentaires
Excellent documentaire. Je ne connaissais que trop peu le peintre Appia, et ce fut un vrai bonheur de découvrir l'homme et l'artiste dans ce film sensible et sachant susciter un intérêt constant. Comme dit par une autre critique, ce film est un petit bijou!
J'avais oublié les étoiles, c'est important les étoiles, bravo encore
Bonjour Nasser Bakhti, Bonjour Dominique,
Suite à la projection du film hier au Bio j'ai ressenti instantanément le besoin de vous témoigner mon émotion et mon plaisir.
Je ne sais pas par lequel de vous deux j'ai envie de commencer, sûrement parce que j'ai eu l'impression qu'il n'y avait qu'une personne derrière ce film. Il a réussi à mettre en image de manière subtile et évidente la vie de Dominique. Une évidence qui ne devait pas être gagnée d'avance car connaissant Dominique, il fallait réussir à trouver cet équilibre fragile fait de confiance, de pudeur et de culot, un équilibre très fin qui permettait de ne tomber ni dans la démonstration, ni dans la biographie stérile.
C'est là, je pense, Monsieur Bakhti, que vous avez fait quelque chose de très beau.
Je n'ai pas eu l'impression d'aller au cinéma, mais de passer une matinée avec Dominique, et cela, grâce à ce filtre que vous avez réussi à discrètement mettre entre l'artiste et le public.
Magnifique!
Quant à toi Dominique, je m'aperçois que l'on peut apprendre tous les jours des gens que l'on connait. Je ne te cache pas que cette perspective m'est assez réjouissante!
J'ai été très touché par ta curiosité, ta sensibilité et ton regard sur les choses.
Et je suis bien content que la société n'ait pas réussi à t' enlever ton âme d'artiste, celle avec laquelle tout le monde nait; ça aurait été bien dommage...
Voilà, je vous souhaite plein de belles choses.
Mathieu… Voir plus
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement