Au plus près du soleil France 2015 – 103min.

Critique du film

Au plus près du soleil

Critique du film: Geoffrey Crété

Lorsqu’elle auditionne Juliette, une séduisante jeune femme accusée pour des faits d’abus de faiblesse sur son amant qui s’est suicidé, Sophie, juge d’instruction, comprend bien vite l’étonnante vérité : elle a face à elle la mère biologique de Léo, son fils adoptif. Inquiète, déstabilisée, Sophie décide de lui cacher la vérité et refuse de se dessaisir de l’affaire pour s’acharner sur Juliette, tandis que son mari Olivier décide de se rapprocher de la jeune femme sous une fausse identité…

Le regard fiévreux de l’effrontée Mathilde Bisson, qui rayonne et trouble dès les premières minutes, sera la seule lumière du film bancal d’Yves Angelo, directeur de la photographie césarisé à trois reprises et réalisateur plus habitué aux reconstitutions d’époques avec Le Colonel Chabert et Les Ames grises. D’un pitch aux faux airs de téléfilm estival, Au plus près du paradis étire une intrigue poussive à mi-chemin entre mélodrame et thriller, qui avance sans certitude ni finesse jusqu’à se terminer dans un cul-de-sac – l’interminable partie sur le bateau de croisière, qui illustre parfaitement l’incapacité du metteur en scène à incarner et affronter son histoire. Un ratage d’autant plus crispant que le metteur en scène a de son côté les solides Sylvie Testud et Grégory Gadebois, malheureusement coincés dans des personnages sans saveur.

14.09.2015

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 9 ans

Blonde et pulpeuse, Juliette attire les regards et fait tomber ses Roméos. Accusée d’abus de faiblesse, elle est auditionnée par Sophie, magistrate, qui reconnaît bientôt en elle la mère biologique de Léo, l’enfant qu’elle et son mari avocat, Olivier, ont adopté près de 18 ans plus tôt. La menace plane. Des qualités remarquables imprègnent le film qui choisit l’audace au prix de quelques invraisemblances et facilités de scénario. Plutôt que le thriller un peu mou imaginé au départ, c’est la tragédie mythologique qui se joue au final. Sous ses airs d’Emmanuelle Seigner mêlée de Bardot période choucroute, Mathilde Bisson, l’inconnue d’hier, éblouit. Son personnage, oscillant entre la manipulatrice perverse et la victime expiatoire, étourdit. Solaire, il brille, rayonne, mais brûle et consume le couple icarien qui s’attaque à elle. Attirés et piégés dans cet héliocentrisme, Sophie oublie la sagesse pour se faire juge et partie, Olivier, le paisible, agresse en voulant être protecteur. Autour d’eux, la caméra virevolte, tel un satellite en orbite, et s’accole aux visages. Les corps mêmes de Juliette-Bisson, la sirène, Sophie-Testud, sèche et minuscule, ainsi que l’ogre Olivier-Gadebois, s’opposent et détonnent. Les comportements se renversent et touchent à l’irrationnel, à l’incompréhension. Loi et justice perdent leurs ailes et deviennent mensonges. Le bateau, lieu final de l’action, est judicieux. Microcosme flottant où l’on se croise et s’évite sans possible échappatoire. La croisière ne s’amuse plus. Le piège de la destinée œdipienne se referme et le drame devient une tragédie venimeuse.

Pensée du jour : le soleil brille, le soleil brûle.

7/10
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