Dora Suisse 2013 – 90min.
Critique du film
Dora
Dora a 18 ans. Atteinte d’un handicap mental, elle vit dans une bulle, protégée par ses parents. Lorsque sa mère décide, pour son bien, d’arrêter ses médicaments, Dora s’éveille au monde, aux autres et à son propre corps. Attirée par un homme qu’elle croise dans la rue, elle a sa première relation sexuelle et tombe amoureuse. Malgré la colère et l’inquiétude de ses parents, convaincus que cet homme douteux n’est pas bon pour leur fille, Dora continue de le voir. Et alors qu’elle essaie désespérément d’avoir un autre enfant, sa mère découvre que Dora est enceinte…
Il fallait du courage et beaucoup de finesse pour raconter une histoire si honnête et anticonformiste, centrée sur une jeune femme handicapée mentale qui tombe enceinte d’un homme sinistre sous les yeux de sa mère, rongée par la jalousie car elle-même ne parvient pas à avoir d’autre enfant. Le film de Stina Werenfels, réalisatrice de Réplique qui adapte ici la pièce de théâtre Lukas Bärfuss, secouera sans nul doute les esprits en abordant un certain nombre de questions délicates sur le handicap (la sexualité, la grossesse, la conscience de son propre handicap). Dora trouble sans choquer, interpelle sans être moralisateur, et refuse de donner une leçon de vie. Victoria Schulz livre une performance saisissante face à l’excellente Jenny Schily ; elles portent sur leurs épaules féminines ce film fort, placé sous le signe de la féminité, et mis en scène avec beaucoup de sensibilité.
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