Angleterre, 1870. Orpheline, indépendante et anticonformiste, Bathsheba Everdeene hérite de la ferme de son oncle. Déterminée à mener une vie libre et émancipée, elle refuse de se marier pour au contraire diriger le domaine comme un homme, malgré son manque d'expérience et son éducation bourgeoise. Mais le destin place sur sa route trois hommes que tout oppose, tombés sous son charme et résolus à l’épouser : le riche William Boldwood, le sergent Troy et Gabriel Oake, un modeste berger.

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Il y a à la fois une évidence et un ennui profond dans le choix de Carey Mulligan, après Orgueils et préjugés et Gatsby le magnifique, pour porter cette sixième adaptation du roman de Thomas Hardy, réalisée par un Thomas Vinterberg décidément imprévisible - célébré pour Festen, descendu avec It’s all about love, ignoré pendant trois films puis réhabilité avec La Chasse. Sentiments contradictoires à l’image d’un film agréable mais sirupeux, drapé dans une lumière chatoyante et des costumes soignés comme pour mieux masquer une banalité qui étouffe peu à peu l’histoire. Le mystère et la modernité des premiers instants, très beaux, s’étiole ainsi au fil des panoramas bucoliques et mous contrariées de l’héroïne romanesque, jusqu’à une dernière demi-heure dénuée de souffle. Mais Loin de la foule déchaînée s’adresse avant tout à un public supra-sensible à ces signaux, qui pourra s’estimer heureux face à cette romance en costume moyenne, ni grandiose ni honteuse.