Il y a à peine 50 ans, la course de fond était une activité puritaine et élitaire réservée aux hommes. Ceux qui s’aventuraient à courir dans la nature sans être des champions étaient considérés au mieux comme des excentriques, et au pire comme de dangereux subversifs. Mais dans le tumulte des années 60, ce sport devient un acte de liberté et d’expression de soi-même, et change peu à peu la face du monde.

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Un documentaire sur la course à pied ? Oui, mais pas que. Car Free to Run est loin de se réduire à un documentaire sur le sport à la gloire des athlètes de l’extrême : c’est une plongée édifiante dans l’histoire de la course de fond que le réalisateur Pierre Morath déroule, revenant ainsi sur un monde en pleine mutation qui utilisera ce sport comme étendard d’une quête de liberté, et d’une émancipation des cases étriquées de la société. Bobbi Gibb, Franck Shorter, Kathrine Switzer ou encore Noel Tamini racontent cette fabuleuse épopée sportive et politique, et comment la course est devenue le symbole de l’anti-establishment et du féminisme, avant de finalement (et paradoxalement) se transformer en phénomène mainstream jusqu’à recréer un fossé social. Free to Run est un film passionnant, d’une clarté et d’une puissance surprenantes.