Journal d'une femme de chambre Belgique, France 2015 – 96min.
Critique du film
Journal d'une femme de chambre
XXème siècle. Effrontée dans l’âme mais femme de chambre, Célestine quitte Paris pour travailler dans la maison de la famille Lanlaire. Elle y découvre une maîtresse de maison autoritaire qui la malmène, son mari qui la courtise sans finesse, mais surtout Joseph, l’étrange jardinier. Parce qu’il l’ignore, Célestine commence à être fascinée par lui, au point de le suivre dans toutes ses folies.
Qui de mieux que l’iconoclaste Benoît Jacquot pour adapter une nouvelle fois le roman français d'Octave Mirbeau, filmé au siècle dernier par Jean Renoir et Luis Bunuel ? Sur le papier, le réalisateur de L’Ecole de la chair et Adolphe a les armes nécessaires pour apporter sa force à cette lutte des classes virulente doublée d’une histoire d’amour dévorante, qui sied à merveille à la moue insaisissable de Léa Seydoux, son actrice des Adieux à la reine. Mais le beau trouble des premiers instants, transmis par une mise en scène assez léchée, ne dure guère. L’ennui guette cette histoire moins tordue qu’il n’y paraît, qui tourne vite dans le vide, la faute à des personnages qui manquent cruellement de chair. Lorsque la dernière scène se termine pour laisser place au générique, on réalise ainsi avec surprise que Journal d’une femme de chambre n'a pas eu grand chose à raconter, et que le véritable coeur du film (la relation entre Célestine et Joseph) a été bien mal traité.
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Commentaires
Un film décevant, malgré les critiques dithyrambiques sur le jeu de Léa Seydoux. Certes elle joue bien, mais c’est quand même difficile de ne pas penser à Jeanne Moreau, plus garce, plus perverse, moins fragile. J’attendais avec impatience la scène sulfureuse et fétichiste des bottines qui n’est pas venue. Et curieusement dans ce film, aucune allusion sur la possible culpabilité de Joseph quant au meurtre de la petite fille. Bref, un film très incomplet par rapport au livre. En revanche, bonne perception de la bourgeoisie de cette époque et de la condition des domestiques.… Voir plus
On perçoit rapidement l'approche voulue par le cinéaste et l'angle d'observation privilégié. Le réalisateur met en évidence la volonté d'émancipation inconsciente de l'héroïne dans une époque et une société structurée en quasi caste. Une femme seule, sans aucune éducation, ni soutien affectif, et malgré toute sa bonne volonté, n'a aucune chance d'émerger de sa condition sociale et tombe malgré tout sous la coupe rassurante et sentimentale d'un homme qui n'hésitera pas à l'exploiter. Le conditionnement reçu depuis son enfance, (femme, dominée, domestique etc..) prends le dessus pour un peu d'amour.. La réalisation est de haute volée avec une mise en scène travaillée au service du récit et des acteurs impeccables valorisant et justifiant cette version contemporaine. Léa Seydoux et Vincent Lindon impriment un bonus supplémentaire certain. Une belle réussite… Voir plus
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