Le Caravage France 2015 – 70min.
Critique du film
Le Caravage
Chaque jour, de bon matin, Bartabas travaille son cheval préféré Caravage. Tous les deux ont une conversation silencieuse où chacun guide l’autre. Atteindront-ils une certaine perfection qui les autorise à se présenter devant un public ? Traverser les pépins de santé, se remettre de séances ratées, s’affiner, goûter la joie d’un sans faute. Le cinéaste est admis à être témoin de cette intimité. A la longue, c’est la naissance d’un trio où les coeurs sont ensemble. Le spectateur en fera peut-être un quatuor.
Inimitable, reconnaissable entre mille, le cinéma d’Alain Cavalier est une invitation pour un voyage difficile à définir (car parfois indéfinissable), qui nécessite une certaine foi chez le spectateur. En l’occurrence, il verra, à travers le regard malicieux et fasciné du cinéaste, le couple formé par le célèbre écuyer Bartabas et son cheval Caravage : comme souvent chez le réalisateur de Thérèse, revenu à son cinéma de cœur après l’exception Pater avec Vincent Lindon, il y a des choses à priori ordinaires, qu’il faut s’efforcer de regarder pour en cerner la poésie et la magie. Vraisemblablement envoûté par la danse entre l’homme et l’animal, le bien-nommé Cavalier reste donc collé au couple pendant un peu plus d’une heure, et tente de cerner leur manège, et la relation intime et étrange entre les deux bêtes. Reste qu’on peut décemment rester insensible à la chose, et observer la curieuse danse d’un œil dubitatif.
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