Masaan est un récit scindé en deux. D’un côté, Devi, jeune femme prise en flagrant délit de relation sexuelle dans un hôtel (comble du scandale dans la prude société indienne), et dès lors victime d’un chantage. De l’autre, Deepak, jeune homme issu d’une caste ostracisée, qui est amoureux d’une jeune fille de rang plus élevé. Soit deux archaïsmes sociétaux, que le cinéaste s’évertue à pourfendre.

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Le réalisateur indien Neeraj Ghaywan (Ugly) dévoile Masaan, film hybride, puisqu’il s’agit d’une coproduction franco-indienne. Les effets de ce mariage inhabituel à l’écran sont nombreux. La partition musicale a été confiée au compositeur des Choristes, sa durée relativement courte pour un film indien. Est-ce la raison de la relative déception que laisse le film à sa sortie ? Peut-on faire un film indien sans rentrée dans le cliché bollywoodien ? Bien évidemment. Et quelques films l’ont déjà prouvé. Mais celui-ci n’en fait pas partie. Les deux récits narratifs s’évitent tout le long du film, tels deux lignes parallèles, et ne se rencontrent malheureusement qu’à la fin, et de façon cruellement artificielle. Un défaut notable qui ne parvient pas à rattraper le film, malgré ces quelques points positifs, notamment le traitement quasi documentaire des bûchers funéraires en plain air, ces fameux « Masaan ».