Mia madre France, Allemagne, Italie 2015 – 106min.

Critique du film

Mia madre

Critique du film: Geoffrey Crété

En plein tournage d’un film social sur des ouvriers qui se soulèvent pour ne pas être licenciés, Margherita affronte la maladie de sa mère, hospitalisée pour des problèmes de cœur. Elle partage ainsi son quotidien entre ses responsabilités sur le plateau, où elle dirige une équipe, et l’hôpital où elle croise son frère Giovanni, irréprochable avec leur mère. L’arrivée de Barry Huggins, la star américaine qui interprète le rôle du patron dans son film, va compliquer un peu plus encore sa vie…

Connu pour être au premier plan de ses propres films, dont la Palme d’or La Chambre du fils en 2001, Nanni Moretti se montre plus sage dans son nouveau film. A la place, c’est Margherita Buy qui reprend son rôle : en haut de l’affiche, à fleur de peau et réalisatrice, elle est le cœur du film, partagé entre le pathos (la mère du titre) et le comique presque burlesque (l’extravagant John Turturro, absolument irrésistible en petite star minable). Et Mia Madre souffre justement de ce grand écart qui donne l’impression de voir deux films entrelacés, liés par des thématiques en commun (la coexistence du vrai et du faux, la difficulté de vivre la réalité plutôt que l’inventer) pas réellement abouties. Le charme est bel et bien là, mais il manque une certaine magie pour lui permettre de véritablement exister.

30.11.2015

3

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Commentaires

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image21

il y a 8 ans

CinéFilik est vraiment un bon critique.Tout à fait d'accord avec cet avis.
Un film d'une grande sensibilité, sonnant toujours juste ( sauf dans le film dans le film mais c'est voulu :-) ), avec des acteurs à couper le souffle.
Aurait largement mérité La Palme à Cannes


brucel

il y a 8 ans

La critique ci dessous de CineFilik est parfaite. Film touchant, remarquable prestation de Margherita Buy et de Nanni Moretti, quelques longueurs quand même . À voir et surtout y réfléchir pour notre propre avenir familial.


CineFiliK

il y a 8 ans

Alors que le tournage de son film se complexifie, Margherita angoisse de plus en plus pour la santé de sa mère hospitalisée. La situation n’est guère optimiste. La fin semble proche. Comment y faire face ? Nanni Moretti tourne une nouvelle page de son journal intime en revenant sur la disparition de sa propre maman, il y a quelques années, alors qu’il réalisait Habemus papam. Entre autobiographie et autofiction, il prend quelque distance en choisissant un avatar féminin pour mieux revenir en tant que frère exemplaire de la réalisatrice, rôle qu’il aurait peut-être aimé jouer dans la vraie vie. Car, entre une vedette américaine incapable de retenir son texte – John Turturro à la hauteur, drôle et touchant –, un ami avec lequel elle préfère rompre, une fille qui se cherche et une mère à l’agonie, Margherita perd pied et se laisse submerger à l’image de son appartement. Redoutant l’irrémédiable, elle se réfugie dans le travail et l’illusion cinématographique, exigeant de son acteur, sans vraiment comprendre comment et pourquoi, qu’il demeure à côté de son personnage : "Ramenez-moi dans la réalité !", vocifère-t-il pourtant en retour. Moretti en profite également pour s’interroger sur la transmission et la mémoire : celle qui nous échappe de par la vieillesse ou la maladie, celle qui revient sous forme de souvenirs que l’on imaginait oubliés et celle qui marquera les autres après leur avoir dit adieu. Une fois mise en place, sa réflexion n’en est que plus belle et bouleversante.

Pensée du jour : quelle trace laisserons-nous demain ?

8.5/10
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