Microbe et Gasoil France 2015 – 103min.

Critique du film

Microbe et Gasoil

Critique du film: Geoffrey Crété

Surnommé Microbe à cause de sa petite taille, Daniel Guéret ne trouve sa place ni dans sa famille, ni dans sa classe, malgré l’attention qu’il a d’une de ses camarades. Surnommé Gasoil à cause de l’odeur d’essence qu’il dégage, car passionné de mécanique et de bricole, Théo Leloir arrive dans la classe de Microbe. Entre ces deux adolescents en marge naît une amitié qui va les pousser à se lancer dans une aventure insolite : partir seuls sur les routes de France à bord d’une voiture-maison qu’ils ont eux-mêmes construit.

La carrière en dents de scie de Michel Gondry a prouvé deux choses : que le cinéaste possède un sens de la mise en scène indéniable, et qu’il a besoin d’un scénariste pour donner un sens à sa magie. Dernier exemple en date : L’Ecume des jours, étouffé par une direction artistique fabuleuse mais trop puissante pour le scénario. Microbe et Gasoil est aux antipodes : débarrassé des effets de style, des décors incroyables et des stars, ce film centré sur deux enfants témoigne d’un désir de retourner à une forme moins lourde, voire un certain réalisme. Mais puisque là encore le scénario manque de solidité et de clarté, le film se retrouve dénudé : suite de situations plus ou moins décalées, de dialogues plus ou moins inspirés, de péripéties plus ou moins amusantes, cette fois-ci pas sauvés par les décors et les habituels tics de mise en scène, Microbe et Gasoil n’offre qu’une parenthèse mineure dans la filmographie du réalisateur, qui décevra sans doute de nombreux fans avec cette comédie anecdotique.

29.06.2015

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 9 ans

Les nouvelles du plus inventif des réalisateurs français se faisaient plutôt rares depuis le semi-échec de son adaptation du monument « L’écume des jours ». Le revoilà sautillant sur des sentiers plus modestes et moins caillouteux. En nous contant l’amitié margée entre « Microbe », le freluquet androgyne, et « Gasoil », le bidouilleur de moteurs, ce sont ses souvenirs adolescents qu’il paraît mettre en scène. Peu à l’aise au début, semblant réciter leurs dialogues très écrits, les jeunes comédiens finissent par trouver le bon rythme au fil du film. La petite fugue de ces deux loustics en pleine puberté sur les routes de France devient une odyssée intrépide qu’on aurait aimée plus audacieuse et imaginative encore. Teintée d’humour et d’amertume, leur course d’école buissonnière est avant tout une échappatoire à un monde adulte triste et malade. « Grandir, c’est se conformer et la conformité n’est qu’une preuve de faiblesse » nous assènent-ils… Michel Gondry dans toute sa candeur.
6.5/10
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