C’est l’histoire d’une petite fille, poussée par sa mère à se présenter à la prestigieuse université Werth, censée lui promettre un bel avenir. Elle emménage ainsi dans un nouveau quartier moderne, aux rues et maisons identiques et carrées, peuplée d’adultes sérieux. A l’exception d’une curieuse maison à côté de la leur, qui échappe à la rigidité en vigueur. Censée étudier tout l’été pour préparer la rentrée, la petite fille rencontre alors son voisin, un vieil aviateur fantasque et solitaire, qui l’invite à découvrir la fabuleuse histoire d’un Petit Prince qu’il a rencontré lors de ses voyages…

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Dans la série des livres inadaptables, Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry a une place remarquable puisque malgré sa renommée mondiale, il n’a jamais connu de vrai succès ailleurs – il a notamment été adapté en comédie musicale en 1974 par Stanley Donen, réalisateur de Chantons sous la pluie. La donne risque de changer avec la superproduction de Mark Osborne, réalisateur américain de Kung Fu Panda, qui s’arme d’un casting de doublage massif pour porter son entreprise - André Dussollier, Marion Cotillard ou encore Vincent Cassel en français. Mais l’adaptation hollywoodienne ne convainc pas. La décision de replacer le livre dans une histoire plus simple, centrée sur une petite fille contemporaine, donne lieu à une apologie très manichéenne de l’anticonformiste qui oppose les beaux rêves d’enfance aux tristes ambitions des adultes, sans raconter la moindre chose sur la question. Les voyages du Petit Prince, lus par la petite fille, sont à la fois la force et la faiblesse du film : malgré leur beauté plastique, ils agissent contre l’histoire et le rythme. La dernière partie tente de concilier les deux narrations et univers, sans vrai succès. Le Petit Prince laisse donc un arrière-goût désagréable et étonnant d’ennui et de rendez-vous manqué.