Trois souvenirs de ma jeunesse France 2015 – 122min.
Critique du film
Trois souvenirs de ma jeunesse
A son retour en France, après des années d’absence où il a voyagé à travers le monde pour ses recherches en anthropologie, Paul Dédalus est arrêté par la police. Alors qu’il s’apprête à reprendre sa vie de Parisien, on lui annonce qu’il existe un autre Paul Dédalus, né au même endroit et à la même date, et décédé deux ans plus tôt. Une nouvelle qui l’oblige à replonger dans ses souvenirs de jeunesse, de son mystérieux voyage en Russie à sa rencontre avec Esther, le grand amour de sa vie.
Dans Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle) sorti en 1996, Esther, interprétée par Emmanuelle Devos, expliquait lors de sa rupture douloureuse avec Paul Dédalus qu’elle regrettait le moment où elle l’avait embrassé pour la première fois à 17 ans. Presque deux décennies plus tard, Arnaud Desplechin retrouve son comédien fétiche, Mathieu Amalric, pour revenir sur les origines de cette histoire d’amour passionnelle. Trois souvenirs de ma jeunesse, présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes 2015, commence comme un film d’espionnage avant de plonger corps et âme dans le drame romantique et la douce tragédie de l’adolescence. Le cinéaste use du verbe avec la même énergie et dirige ses comédiens avec la même étrangeté surréaliste, particulièrement le nouveau venu Quentin Dolmaire : à ce stade, on sera ou sensible ou allergique au cinéma désuet de Desplechin, qui s'est forgé une identité forte au cours de sa carrière. Trois souvenirs de ma jeunesse s’adresse donc d’abord à son public, qui sera sans nul doute conquis par cet objet au charme certain.
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Commentaires
Exceptionnel, léger, grave, dramatique, sensible, distancé, drôle, tragique, etc...
Fidèle à lui-même, Desplechin continue à dérouler le fil mythologique de son labyrinthe existentiel, se concentrant ici sur son enfance, son adolescence et la période qui s’ensuit. Incarnés par de jeunes comédiens pleins de promesses, ses amants réguliers se séduisent, se malmènent, se quittent et se retrouvent dans un récit littéraire dense et une mise en scène jouant à mélanger les genres. Trop singulier peut-être, le film s’avère d’une richesse telle qu’il ne cesse de nous surprendre et nous déconcerter sans lassitude.
7.5/10
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