Une histoire de fou France 2015 – 134min.
Critique du film
Une histoire de fou
Berlin, 1921. Talaat Pacha, principal responsable du génocide Arménien, est exécuté en pleine rue par Soghomon Thelirian, qui se laisse arrêter. Lors de son procès, il témoigne du premier génocide du 20ème siècle, qui lui a coûté toute sa famille ainsi que celles de milliers de personnes. Le jury l’acquitte. Soixante ans plus tard, à Marseille. Révolté par le génocide non reconnu de son peuple, qui continue d’être opprimé par les autorités turques qui refusent de reconnaître les faits, Aram décide de rejoindre l’armée de libération de l’Arménie. A Paris, son premier attentat blesse accidentellement Gilles Tessier, un jeune Français dont la vie est alors brisée. Tandis qu’Aram continue son combat à Beyrouth, hanté par ses actes, sa mère se rapproche de Gilles…
Oublions vite l’embarrassante fantaisie Au fil d’Ariane, dernier film en date de Robert Guédiguian : voilà le cinéaste de retour sur le territoire plus connu de l’Arménie, motif profond de son histoire personnelle et cinématographique, comme en témoigne Le Voyage en Arménie il y a une dizaine d’années. Entouré de ses acteurs fétiches (Ariane Ascaride, Simon Abkarian, Grégoire Leprince-Ringuet), il se lance ainsi dans l’un des films les plus ambitieux, qui s’étale sur différents pays et périodes, liés avec une aisance et une grâce étonnantes. L’histoire de fou, c’est à la fois celle du film, grand récit romanesque, et celle d’un peuple poussé vers la folie destructrice ; la grande et la petite histoires, assemblées avec beaucoup de sincérité et d'humanité par Guédiguian, qui signe certainement l'un de ses films les plus réussis.
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Commentaires
En 1921, Talaat Pacha, homme d’Etat ottoman et principal organisateur du massacre des Arméniens, est exécuté à Berlin par le militant Soghomon Thelirian. La volonté de ce dernier, que la communauté internationale reconnaisse le génocide de son peuple par les Turcs et que les responsables soient poursuivis. Son témoignage poignant lui permet l’acquittement et fait de lui un héros national. Début des années 80, la lutte perdure. Le Marseillais Aram, au grand dam de ses parents, se radicalise. Il rejoint à Beyrouth l’Asala, l’Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie, après avoir tué l’ambassadeur de Turquie à Paris. Mais, dans l’explosion, Gilles, un cycliste de passage, est également blessé. Horrifiée, la mère d’Aram, Anouch, retrouve à l’hôpital la jeune victime et lui demande son pardon. Alors qu’une relation se tisse peu à peu entre eux deux, Gilles exprime le désir de rencontrer son bourreau. A l’occasion du centenaire du génocide arménien, Guédiguian poursuit son travail de mémoire sur la terre de ses origines dans ce film ambitieux qui mêle petite et grande histoire. Si la reconstitution du procès initial s’avère quelque peu laborieuse, les conséquences directes du combat à hauteur d’homme touchent davantage. A juste titre, le réalisateur s’interroge également sur la limite trouble entre acte de résistance et terrorisme. Malheureusement pour lui, l’actualité brûlante des attentats parisiens plombe toute son approche.
Pensée du jour : si la cause est défendable justifie-t-elle la violence ?
6.5/10
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