La vie de Wade Wilson est a priori normale. Petite frappe rattachée à un groupe de mercenaires, il utilise ses compétences d’ex-soldat pour gagner de l’argent et aime passionnément Vanessa, avec laquelle il partage la même douce folie. Jusqu’au jour où tout s’écroule : il apprend être atteint d’un cancer. Déterminé à ne pas souffrir sous les yeux de celle qu’il aime, il disparaît et se laisse tenter par l’étrange proposition d’une organisation, qui lui promet de le soigner et le rendre surhumain. Mais l’expérience, menée par un scientifique tordu, le métamorphose : désormais doté de capacités surhumaines et capable de guérir à une vitesse folle, il est aussi défiguré…

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Certes, Deadpool a des arguments. A l’heure où l’omniprésence de Marvel a abîmé le film de super-héros, ce film sous forme de parodie politiquement incorrecte saura séduire son public avec ses dialogues savoureux, son autodérision et ses clins d’oeils méta – Deadpool ne se contente pas de citer les X-Men : il parle de Hugh Jackman, Patrick Stewart et James McAvoy, et se demande si leur absence n'est pas une question de budget. Le premier film de Tim Miller sera donc sans nul doute un succès auprès du public-cible, qui saura se reconnaître dans cet humour assumé. Toutefois, une question se pose : assumer et énoncer les limites de l’exercice fait-il de Deadpool un film plus malin, ou plus cynique ? Car si le générique s’amuse à présenter des archétypes anonymes (le bad guy britannique, la jolie fille, etc) au lieu des noms, le film ne chamboule en rien le schéma classique du genre, visiblement convaincu qu’il suffit de faire un clin d’œil au spectateur pour qu’il avale plus facilement la chose. Le pire : la formule magique risque bien de fonctionner, et convaincre tous ceux qui avaient décidé de cracher sur la production Marvel car trop cynique et préfabriquée. Nouvelle victoire flamboyante (et amère) du système hollywoodien.