Après des années de silence, Julieta a appris à vivre sans sa fille Antía. Alors qu’elle s’apprête à quitter Madrid pour emménager au Portugal avec son compagnon, qui ne sait rien de sa vie passée, elle rencontre par hasard une amie d’enfance d’Antía, qui lui raconte l’avoir croisée une semaine plus tôt. Envahie par ses émotions et ses regrets, Julieta décide de rester à Madrid et revenir dans l’immeuble où elle a vécu avec sa fille. Elle commence à lui écrire une longue lettre pour lui raconter sa vie avant sa naissance, et les événements qui ont mené à leur séparation…

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Ces dernières années, le cinéma d’Almodovar a oscillé entre une remise en forme envoûtante (le thriller La piel que habito avec Antonio Banderas et Elena Anaya) et une paresse vulgaire (Les Amants passagers, oubliable et déplorable). A nouveau en compétition officielle au Festival de Cannes, Julieta se place entre les deux : dans un univers de mélodrame féminin a priori très attendu, mais dans un mouvement nettement plus sobre qu’à l’accoutumée. Cette approche, qui semble lorgner vers une forme de maturité où le style s’efface derrière les sentiments amers et complexes, est un échec : Julieta vogue sans passion ni dimension, engoncé dans une histoire cousue de fil blanc. Le visage flamboyant d’Adriana Ugarte apporte un semblant de vie au film, mais Julieta provoque généralement un ennui poli, et une sorte de stupéfaction vu la terne signature d’un cinéaste d’ordinaire si passionné.