Maggie's Plan Etats-Unis 2015 – 98min.

Critique du film

Maggie's Plan

Critique du film: Geoffrey Crété

Maggie a un plan : célibataire new-yorkaise d’une trentaine d’années, professeur à l’université, elle décide de ne plus subir sa vie amoureuse ratée pour devenir mère, toute seule. Alors qu’elle organise une insémination artificielle, elle rencontre John, professeur d’anthropologie et écrivain tourmenté. Lorsqu’ils tombent amoureux au point de le voir quitter sa femme Georgette, Maggie voit sa vie prendre une tournure inattendue, avec un bébé et un mariage. Mais après quelques années de vie commune, Maggie réalise qu’elle a besoin d’un autre plan pour équilibrer sa vie : pousser John à retrouver son ex-femme Georgette…

La danseuse la tête dans les étoiles de Frances Ha, la city girl branchée et optimiste de Mistress America, la mère indépendante et idéaliste de Maggie’s plan : la carrière de Greta Gerwig se dessine avec une clarté irrésistible, faisant peu à peu de l’actrice l’égérie d’un cinéma indépendant léger qui embrasse toute une génération. Devant la caméra de Rebecca Miller, réalisatrice de The Ballad of Jack and Rose et Les Vies privées de Pippa Lee, elle est animée par cette même énergie fantastique, étrange mélange de femme-enfant et de petite philosophe existentielle, qu’elle transporte de film en film, créant ainsi un pont vers le cinéma de Noah Baumbach. Un peu bordélique, Maggie’s Plan refuse d’obéir au schéma de la comédie romantique et de la comédie pure (Julianne Moore, excellente, n’est jamais poussée dans l’hystérie comique attendue), et préfère flotter dans un entre-deux doux et amer, jusqu’à une conclusion qui équilibre l’équation. Le fan de Greta Gerwig sera comblé, et les autres, sans aucun doute charmés par l’aventure.

19.02.2024

3

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Commentaires

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CineFiliK

il y a 8 ans

Pensée du jour : Plan B

Maggie, 30 ans, célibataire, a envie d’un bébé, quitte à le faire toute seule. Le donneur a été choisi, mais entre-temps son chemin croise celui de John, marié à Georgette, une femme brillante et tyrannique. Elle se laisse séduire et tombe enceinte. 3 ans plus tard, lassée par son couple, la jeune maman imagine un plan simple afin que John retombe dans les bras de sa première épouse.
Depuis le succès critique et populaire de Frances Ha qu’elle a co-écrit avec Noah Baumbach, Greta Gerwig est devenue l’égérie d’un cinéma new-yorkais branché et indépendant dont le style égocentré a (trop) vite été comparé à celui d’un certain Woody Allen, sous la direction duquel elle a notamment joué l’oubliable To Rome with love. Il faut dire que cette grande gigue à l’allure atypique essaime un charme gauche indéfinissable qui se reflète dans beaucoup de ses œuvres et personnages. « Il se dégage un petit air idiot de toi que je ne peux m’empêcher d’aimer » lui tient à peu de choses près sa rivale. Car Maggie est une cruche plutôt fêlée capable de tenir une conversation sur l’anthropologie fictocritique tout en se prenant les pieds dans le tapis. Dans le ménage à trois qu’elle forme avec un pantin apathique – Ethan Hawke malmené – et une mante scandinave – la dévorante Julianne Moore –, l’héroïne plaît autant qu’elle agace. Décidée, passionnée ou au bord de la rupture, son ton reste identique, comme si la blonde avalait les aléas tristes et heureux de son existence avec un même appétit. Ce monde où s’agitent de grands gamins moins adultes que leurs propres enfants s’avère finalement assez monotone. Un repas certes sympathique, mais sans grande saveur et qui sent le réchauffé. Ne serait-il pas temps pour Greta Gerwig et les cinéastes qu’elle inspire d’avoir un plan B et de voir plus loin et plus grand que le bout de son nombril ?

6.5 /10
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