Fondateur du journal Fakir, François Ruffin est obsédé par Bernard Arnault : homme d’affaires à la tête du groupe LVMH, qui possède des marques de luxe comme Dior, il est devenu richissime en délocalisant de nombreuses usines. Parmi les nombreuses victimes collatérales de ces décisions : Jocelyne et Serge Klur. Au chômage depuis que l’usine des costumes Kenzo près de Valenciennes a fermé pour être délocalisée en Pologne, où les salaires sont nettement plus bas, le couple est criblé de dettes et risque de perdre sa maison. François Ruffin décide alors de monter une opération pour les sauver, et forcer le groupe LVMH à envoyer un émissaire pour négocier avec les Klur afin d’éviter un scandale. Sans se douter que tout sera filmé et enregistré, révélant ainsi les méthodes peu reluisantes de l’entreprise monstrueuse.

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Parler du Michael Moore français est un raccourci facile, mais inévitable. Comme le cinéaste américain couronné par une Palme d’or, François Ruffin, réalisateur et moteur du documentaire, s’arme d’un humour, d’une intelligence et d’une force irrésistibles pour mener sa bataille contre le système capitaliste, et en révéler les victimes silencieuses. Merci patron ! est un pamphlet jubilatoire, qui évite habilement les dangers du pathos ou du procès. C’est parce qu’il repose sur l’humour et l’ironie, plutôt que sur la colère et la violence premier degré, que le film de Ruffin touche si fort et frappe si juste. C’est donc une œuvre fantastique, importante et incontournable, qu’il ne faut surtout pas rater.