Miséricorde Canada, Suisse 2016 – 90min.
Critique du film
Miséricorde
Après avoir passé trois mois au Québec, Thomas s’apprête à rentrer en Suisse. Mais sur le chemin, il passe sur les lieux d’un accident : Muk, un Indien de 13 ans d’une réserve à proximité, a été renversé par une voiture, et le chauffeur s’est enfuit sans laisser de trace. Thomas décide de rester pour retrouver le coupable à n’importe quel prix, pour apaiser la mère mais également ses propres blessures, sous le regard de la police locale, intriguée par son investissement suspect…
Une nature imposante, un homme sombre, une mort à élucider : Fulvio Bernasconi réduit son histoire aux archétypes du genre. C’est simple, mais terriblement envoûtant : sa caméra profite des décors grandioses et inquiétants du Canada pour installer une ambiance prenante, construite autour d’un Jonathan Zaccaï parfait en belle gueule profondément abîmée. Plusieurs scènes captivent l'attention, et démontrent un réel talent de mise en scène. Miséricorde convainc moins lorsqu’il tente de fermer son récit avec la fin de l’enquête, et les révélations dramatiques sur le passé et les motivations du héros : le mystère se dissipe et avec lui, le film perd malheureusement sa force singulière.
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Commentaires
“Pardonnez-moi”
Dans le froid Québec, un camion renverse Mukki et s’enfuit, laissant le jeune Amérindien pour mort. Touché par cette injustice, Thomas l’Européen renonce à prendre son avion de retour et promet à la mère de la victime de retrouver son bourreau.
Longues et désertes sont les routes de la Belle Province qui sectionnent ses forêts immenses. Échappatoires synonymes de liberté qui, de nuit, se teintent d’une noirceur inquiétante. Qui vous entendra crier si le danger vous y étreint ? Malgré des moyens limités, le réalisateur suisse parvient à créer une atmosphère malaisée, aidé par une musique de circonstance. Du road-movie au western, le cinéma nord-américain l’inspire. Sans les exploiter complètement, il parvient néanmoins à évoquer la périphérie perdue entre la civilisation des hommes et la nature sauvage, le métier de la route et son omerta, ainsi que l’horizon voilé qui pèse sur les communautés autochtones. Mais c’est le cheminement intérieur de ses personnages qu’il saisit et rend le mieux. Rongés par le sentiment de culpabilité, ces adultes concernés peinent à faire face à leur responsabilité et à demander pardon. Étape pourtant essentielle afin de rasséréner les esprits et réparer les vivants.
7/10
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Un film suisse superbe. Sensible et touchant avec une direction d'acteur et une réalisation parfaites de Fulvio Bernasconi. Le scénario intelligent et subtil d'Antoine Jaccoud nous plonge dans une histoire profonde et superbement simple. L'histoire nous immerge avec naturel dans les oppositions entre la culture rationnelle des blancs et celle plus sensible des populations autochtones du grand nord canadien. Ca c'est du tout bon cinéma suisse. Chapeaux également aux producteurs Jean Marc Frohle et Michel Merkt.
Christophe Arnould réalisateur… Voir plus
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