A fábrica de nada Portugal 2017 – 177min.

Critique du film

A fábrica de nada

Adrien Kuenzy
Critique du film: Adrien Kuenzy

Une nuit, des travailleurs surprennent la direction en train de vider leur usine de ses machines. Ils comprennent qu’elle est en cours de démantèlement et qu’ils vont rapidement être licenciés. Pour empêcher la délocalisation de la production, ils décident d’occuper les lieux. À leur grande surprise, la direction se volatilise, laissant au collectif toute la place pour imaginer de nouvelles façons de travailler.

Le film oscille entre la comédie musicale, le film engagé et l’absurde comique, ce dernier pouvant caractériser aussi bien le cinéma d’Alain Guiraudie que celui de Roy Anderson. La force de A fábrica de nada se trouve dans la constellation de genres divers qui s’associent ou se répondent. Bien que les transitions puissent parfois être étonnantes (lorsque le film passe de débats enflammés sur le sens du travail aux situations chantées et dansées), elles amènent une grande puissance au film. Ainsi la multiplication des registres pousse le spectateur à se distancier du film, ce dernier ne permettant pas une immersion aussi grande qu'un cinéma plus classique. Le film construit aussi habilement des ponts entre le général et le particulier: les relations conjugales tumultueuses dépendent directement de l’environnement compliqué à l'usine. Les plaisirs de la chair sont subtilement mis en scène et les difficultés de poursuivre une vie quotidienne normale au sein du couple ébranlent le discours général et révolutionnaire. Le réalisateur réussit parfaitement à doser les différents niveaux du film. Une très belle réussite!

06.12.2017

5

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