D'après une histoire vraie Belgique, France, Pologne 2017 – 110min.
Critique du film
D'après une histoire vraie
Propulsée par le succès phénoménal d’un livre consacré à l’histoire de sa mère, Delphine traverse une période de profond malaise. Particulièrement fragile, habitée par le doute alors qu’elle cherche à écrire un nouveau roman, elle rencontre une admiratrice pas comme les autres, qui se surnomme Elle. Passionnée, honnête, séduisante, celle-ci devient vite une confidente privilégiée pour Delphine, qui lui laisse peu à peu occuper une place centrale dans sa vie. Mais leur relation prend une tournure inquiétante et dangereuse…
Comment Roman Polanski a t-il pu réaliser ce navet ? Telle est la grande question qui occupe l’esprit face à D’après une histoire vraie, adaptation laborieuse du livre de Delphine de Vigan qui raconte l’histoire d’une romancière et d’une fan dont la relation toxique vire au cauchemar. Le film est aussi fade que le pitch, et rien ne le sauve du naufrage. Ni le réalisateur de Répulsion et The Ghost Writer, qui semble ici totalement éteint, ni la talentueuse Eva Green, incapable de ne pas être tirée vers le bas par le pire rôle de sa carrière. Ringard au possible, D’après une histoire vraie semble convaincu qu’il a quelque chose à dire sur l’inspiration et la création, que ça n’est pas d’une bêtise confondante, et que ce n’est pas d’une évidence folle dès les premières scènes. D’où un ratage en bonne et due forme, qui laisse pantois.
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Commentaires
“Misery”
Alors que son dernier livre racontant le suicide de sa mère est un phénomène littéraire, Delphine, épuisée, ne ressent plus que le vide. Sa rencontre avec une admiratrice, Elle, lui redonne quelques couleurs. Mais cette nouvelle amie se montre de plus en plus intrusive et carnassière.
Roman Polanski a sans doute entraperçu dans le roman à succès de Delphine de Vigan des thématiques qui lui étaient familières. L’angoisse de la page blanche, l’enfermement psychique, la paranoïa ambiante, le double envahissant. Ce qu’il parvenait, cependant, à transcender dans ses films précédents, s’en tient ici aux limites d’une adaptation certes fidèle, mais sans éclats. A l’image de son héroïne incarnée par son épouse, le réalisateur souffre d’une panne d’inspiration créatrice. Perdant la dimension captivante de l’autofiction, il ne parvient aucunement à élever l’intrigue dans les airs de l’angoisse et de la perversité, alors que, dans le rôle de la prédatrice, Eva Green, la « burtonienne », pour la première fois en langue de Molière, lui apportait une facette gothique intéressante, du moins sur le papier. Mal dirigées, les comédiennes, distantes, peinent à croire à ce qu’elles racontent. Elles ne convainquent pas. Lecteurs, spectateurs et adeptes du cinéaste ne pourront qu’être déçus.
5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 7 ans
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