Fauves Belgique, France, Luxembourg, Suisse 2017 – 93min.
Critique du film
Fauves
Oskar vit dans une famille d’accueil. Il rêve d’un voyage en Afrique pour dépasser les conflits avec son père d'accueil. Or, rien ne se passera comme prévu.
Présenté en première Suisse à Soleure, le réalisateur chaux-de-fonnier Robin Erard invoque les westerns, les films noirs et autres comédies romantiques pour en découdre avec la figure patriarcale du “maître”. Une métaphore animalière, des lions et des lionnes, des pourfendeurs assoiffés de gloire égocentrée et des gardiennes de la morale; au milieu, Oskar, à peine 18 ans, rêve d’une caserne au Zimbabwe pour y retrouver le souvenir de son enfance. Ancré dans le réel d’une école d’horlogerie, le scénario caillasse les pédagogues, le politique et leurs mentors, menteurs et perfides. Une dégradation sans vergogne des charlatans et autres philanthropes de foires qui s’agitent au nom de la communauté.
Le réalisateur du canton de Neuchâtel signe une première réalisation des plus honorables et laisse entrevoir une riche cinéphilie. Les genres se mêlent et s’embrassent avec pudeur. Un film délicat et contemplatif, parfois naïf mais tendre, tendre avec ses acteurs et ses personnages les plus abjectes. Il faudra saluer le travail du chef-opérateur Olivier Boonjing qui offre une belle esthétique au film et des plans quasi photographiques. Saluons aussi la prestation de Zacharie Chasseriaud (Les Géants, Tango Libre, La Belle Vie...) qui vient de passer la vingtaine et prolonge sans anicroche un parcours prometteur. Quant à Jonathan Zaccaï, il parade impeccablement dans son rôle de tuteur tyran.
Il manquera une dramaturgie plus sombre, un twist, un angle ou une rugosité plus délirante encore que celle soupçonnée en ouverture pour réellement captiver. Quelques belles curiosités nous laisseront néanmoins impatients du prochain long-métrage. Robin Erard s’offre un beau démarrage car soyons honnête: Troubles psychotiques, émancipation triviale, romance impossible et drame familial, tout est là !
Votre note
Commentaires
“Grrr !”
Oskar, 17 ans, n’a qu’une hâte : chassant le souvenir de ses parents vétérinaires, aujourd’hui disparus, il souhaite rejoindre au plus vite une réserve africaine pour s’y occuper des grands félins. Un rêve que lui refuse Elvis, son tuteur autoritaire, qui l’oblige avant tout à obtenir son diplôme en horlogerie.
Les fauves sont entrés dans la ville. Et lorsque deux mâles plus ou moins dominants occupent une même cage, la lutte pour le pouvoir est annoncée sanglante. Grrr, il manque un vrai tigre dans le mécanisme de cette montre suisse pour tourner rond. Drame familial, romance adolescente, thriller inquiétant et comédie noire comme une panthère, le film mélange les genres et se perd rapidement dans son manque de précision et de vraisemblable. Malgré les promesses entrevues, pas de quoi rugir de plaisir.
4.5/10… Voir plus
Dernière modification il y a 6 ans
Vous devez vous identifier pour déposer vos commentaires.
Login & Enregistrement